Taxis: la bureaucratie ralentit le recrutement

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« Le manque de main d’œuvre c’est ce qui nous a jeté par terre, mais la pandémie est en train de nous enterrer », explique le président de Taxi Unis Chicoutimi, Hugo Lapointe. (Photo : Megan Maltais)

Entre un et deux mois. C’est le temps que doivent attendre les entreprises de taxi afin de recevoir une simple attestation d’antécédents judiciaires pour engager un nouveau chauffeur. Voici un obstacle parmi tant d’autres qui explique la difficulté de recrutement dans cette industrie.

Les restrictions pour devenir chauffeur de taxi sont minimes, mais l’attente est décourageante. Avant même d’avoir reçu sa première paie, le futur chauffeur doit débourser 150 $ pour suivre une formation en ligne et 70 $ pour obtenir ses antécédents judiciaires, qui doivent être vierges. « Parfois, pendant la période de recrutement d’un chauffeur, on en perd deux », déclare le président de Taxi Unis Chicoutimi, Hugo Lapointe.

Les retraités représentent également une grande partie de la main-d’œuvre, mais le retour au travail, même à temps partiel, n’est pas très alléchant. « Le gouvernement n’offre aucun avantage financier aux retraités qui souhaitent revenir et comme ils ne sont pas du tout avantagés, ils délaissent le marché. »

La goutte de trop, c’est le prix de l’essence selon le président de Taxi 2151, Alexandre Morin. « En ce moment, on doit payer pour travailler, c’est de la survie. »

Publicité inefficace

Taxi Unis Chicoutimi tente de recruter des gens par le biais des médias sociaux, sans succès. « On fait surtout du bouche à oreille et on en parle à ceux qui utilisent nos services », raconte Hugo Lapointe, qui a perdu 30 % de ses chauffeurs depuis le début de la pandémie.

De son côté, Taxi 2151 s’est tourné vers le minibus, puisque le recrutement de chauffeurs de taxi est presque impossible. « On a abandonné […] c’est beaucoup plus simple de recruter dans le domaine du minibus puisqu’il n’y a pas autant de restrictions », déclare Alexandre Morin. Pour devenir chauffeur de minibus, un simple permis de conduire de classe 5 est requis.

Pas de solution miracle

En raison du manque de main-d’œuvre, l’attente pour les services de taxi est beaucoup plus longue et le mécontentement se fait sentir. Par téléphone et même sur les médias sociaux, les entreprises de taxi se font critiquer. Souvent, Uber est la solution proposée par ces mêmes personnes. « Les gens pensent qu’Uber va débarquer ici avec un autobus rempli de chauffeurs, mais ils ont le même problème que nous », affirme Hugo Lapointe.

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