Uber peine à s’installer dans la région
« Il n’y a pas un seul chauffeur sur l’application. La dernière fois j’ai regardé pour essayer de trouver un conducteur pour aller à l’hôpital de Chicoutimi, mais rien », écrit une utilisatrice d’Uber sur Facebook. Depuis son lancement au Saguenay-Lac-Saint-Jean le 16 juin, l’entreprise semble rencontrer des difficultés à s’installer.
Les temps sont durs pour Uber et pour le président de Taxi Unis à Chicoutimi, Hugo Lapointe, ce n’est pas une surprise. « C’était voué à l’échec parce que le territoire est beaucoup trop grand, et en plus de ça, on rencontre une grosse pénurie de main-d’œuvre. »
Les chauffeurs manquent à l’appel pour Uber, qui annonce sur son application « [qu’] aucune voiture n’est disponible ». Chauffeur de taxi pour l’entreprise américaine depuis deux semaines à Chicoutimi, Sébastien (qui souhaite rester anonyme) est témoin de la situation. « On est vraiment très peu, cette semaine j’étais le seul à travailler. Si les clients voient qu’il n’y a aucun chauffeur disponible, ils vont s’intéresser à une autre entreprise. »
Une difficulté que M. Lapointe a cerné chez son concurrent. « Nous on a déjà des clients qui utilisent nos services fréquemment, alors qu’Uber a une clientèle irrégulière. Ils n’ont personne de fidèle. »
“Travailler quand on veut”, la stratégie d’Uber
« Au cours des prochaines semaines, nous continuerons de mettre les énergies afin d’aider ces gens pour qu’ils prennent la route. D’ailleurs, il est à noter que les nouveaux chauffeurs qui s’inscrivent sur la plateforme peuvent recevoir jusqu’à 1 000 $ supplémentaires. » C’est ce qu’a déclaré le gestionnaire des affaires publiques pour le Québec chez Uber, Jonathan Hamel.
À la recherche de nouveaux conducteurs et pour combler le manque de main-d’œuvre, Uber revoit donc totalement sa politique d’embauche pour séduire. « Pour les gens qui veulent gagner un revenu supplémentaire, c’est une belle option qui permet de travailler quand on veut, d’avoir un plein contrôle sur son horaire et de ne pas avoir de compte à rendre à personne », explique M.Hamel.
Une stratégie qui porte ses fruits. Le chauffeur Sébastien est satisfait de ce nouveau travail. « C’est moi qui décide de mes horaires de travail, et les revenus vont me permettre de payer mon examen de pilotage. J’adore complètement le principe. »
Il reste à voir si cela va fonctionner dans le temps. « Des séances d’information se tiendront au cours des prochaines semaines afin d’aider ceux qui veulent devenir chauffeurs », a souligné Jonathan Hamel.