Coupe du monde : pas de boycott malgré la controverse

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Les Gaillards se réuniront pour regarder la Coupe du monde tous ensemble. (Photo : Célie Dugand)

Les amateurs de soccer saguenéens ne comptent pas boycotter la Coupe du monde, qui a débuté le 20 novembre au Qatar, et ce malgré la controverse liée aux enjeux environnementaux et sociaux. C’est la deuxième fois que le Canada participe à l’événement.

« Des milliers de travailleurs sont décédés, les stades sont climatisés et les modes de transport sont extrêmement polluants. En bref, dans ce Mondial, les droits humains ne sont pas respectés et il y a de grands enjeux environnementaux », constate amèrement le sociologue à l’Université d’Ottawa, Christian Bergeron.

Malgré ce lourd bilan, ce tournoi est très attendu par les passionnés de soccer. « J’écoute la Coupe du monde tous les quatre ans avec mes amis et je vais continuer cette année, même au vu de ce qui se passe. Je ne sais pas si arrêter de la regarder changerait le cours des choses », raconte l’étudiant en sport-études soccer, Xavier Veillette.

Le fait que le Canada soit qualifié, ce qui n’était pas arrivé depuis 1986, incite les passionnés de soccer à l’écouter. « C’est la deuxième fois que le Canada se qualifie, c’est quelque chose de gros. J’ai suivi les matchs de qualification et c’était déjà de grandes émotions. Mais si le Canada n’avait pas participé, j’aurais très probablement boycotté ce tournoi », confie l’amateur de soccer Alexis Harvey.

Importance d’une portée globale

Si la controverse a peu d’impact sur les passionnés du ballon rond, elle va sûrement dissuader ceux qui n’écoutent habituellement pas le Mondial de suivre les matchs, malgré la qualification du Canada. Néanmoins, selon Christian Bergeron, les boycotts individuels n’ont pas d’incidence. « C’est une forme d’utopie de vouloir en faire un. Historiquement, on sait que cela ne change rien car il n’y a pas de portée globale », analyse-t-il.

Pour qu’un boycott fonctionne, il faudrait qu’il devienne collectif voire étatique. « Cela pourrait venir d’un footballeur qui décide de ne pas jouer ou d’un pays qui n’emmène pas son équipe à la Coupe du monde ou ne la diffuse pas », explique le sociologue.

De telles actions sont cependant rares au vu des enjeux économiques. Les éditions de 1978, sous la dictature argentine de Jorge Videla, ou de 2018, quelques années après l’annexion de la Crimée par la Russie de Vladimir Poutine, avaient eu lieu malgré les scandales. « Nous allons voir jusqu’où la FIFA, les joueurs et les commanditaires sont prêts à aller. Jusqu’ici, rien n’a changé », conclut Christian Bergeron.

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