Thanatologue: un métier moins sombre qu’on le pense

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Être thanatologue comporte son lot de difficultés. Pour ces gens qui côtoient la mort tous les jours, il est nécessaire de se construire une barrière émotionnelle.

Les thanatopractrices Cindy Blackburn et Marie-Claude Guimond travaillent toutes les deux à l’Alliance funéraire du Royaume. Photo: Félix Gallant

« Même si c’est un grand-père de 98 ans, qui a perdu son épouse des 60 dernières années, ça vient nous chercher autant qu’un enfant », raconte Cindy Blackburn, qui est thanatopractrice avec Marie-Claude Guimond pour l’Alliance funéraire du Royaume. Être thanatopracteur consiste à préserver les corps de défunts en bon état. Elle ajoute que des cas particuliers comme des accidents de voiture sont des situations d’embaumement plus difficiles.

Quant à Mme Guimond, elle indique qu’il n’y a pas un thanatologue qui éprouve les mêmes obstacles. « Par exemple, dans le laboratoire, je réussis à me détacher complètement et à me dire que ce que je fais, c’est du positif parce que je suis en train de prendre soin et de remettre une personne en état », s’exprime la dame.

Cette dernière mentionne que lorsqu’elle s’occupe de toutes les étapes, comme le transport ou la direction des funérailles, elle apprend à connaitre la personne décédée en profondeur. « C’est là que ça vient me chercher. Je suis plus fragile quand je vais en résidence pour personnes âgées parce que j’ai conscience de l’importance que la personne avait à ce moment-là », confie-t-elle.

Moment aux hommages

Les hommages sont également une partie qui marquent les deux thanatologues, car elles apprennent qui était la personne décédée. Pour Mme Blackburn, c’est l’ouverture du salon, où la famille s’écroule en voyant leur personne bien-aimée reposer éternellement, ce qui vient toucher une corde sensible. « Ce n’est pas interdit d’avoir des émotions dans notre travail. L’important, c’est d’arriver à faire notre métier, malgré ces émotions-là », lance-t-elle.

Voir le côté positif

Outre les moments plus délicats, Cindy Blackburn affirme qu’elle a un très beau métier et que c’est un privilège de pouvoir accompagner les familles dans leurs moments les plus vulnérables, ainsi que de prendre soin du corps du défunt pour lui permettre de quitter en toute dignité.

Nouvelles techniques

 L’aide médicale à mourir est de plus en plus courante, alors que les deux femmes prennent des arrangements avec les personnes quelques semaines avant leur décès pour signer les documents. « Ça nous amène dans une autre réalité. Les gens ont prévu leur date de décès et là, ils viennent nous rencontrer pour tout prévoir. Les premières fois, c’est spécial », explique Mme Guimond.

 

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