Réduflation : un phénomène injuste pour les clients
Les supermarchés du Saguenay-Lac-Saint-Jean sont durement touchés par la réduflation comme ailleurs au Québec Les boîtes de barres tendres contiennent désormais cinq ou même quatre barres céréalières alors qu’ils en contenaient généralement six. Même que dans certains paquets de gomme à mâcher, une est manquante.
De plus en plus de personnes doivent revoir leurs finances, car les prix ne cessent d’exploser dans les épiceries. Avec l’inflation vient aussi la réduflation; un phénomène de plus en plus apparent.
Réduire la quantité de produits dans un emballage tout en maintenant le même prix, plusieurs entreprises optent pour cette stratégie dans l’optique de vendre plus. Ça permet de maintenir un niveau de profits élevé, malgré la situation économique difficile pour les commerçants.
« C’est très subtil. La taille de l’emballage, souvent, reste la même, mais c’est la quantité du produit qui diminue. Au lieu d’augmenter les prix, les compagnies réduisent la quantité, donc vous devez acheter plus pour avoir la même quantité qu’auparavant ou sinon il faut vous priver davantage », a expliqué une enseignante agrégée de marketing à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) et qui est à la fois la directrice du laboratoire de recherche sur les nouvelles formes de consommation, Myriam Ertz.
Selon elle, ce phénomène aurait pu être évité. « Il n’aurait pas fallu imprimer autant d’argent pendant la pandémie. Tous ces programmes de PCU et les prêts aux entreprises, c’est ce surplus d’argent déversé dans l’économie qui crée l’inflation qu’on connait actuellement », a-t-elle lancé.
Les conséquences sont multiples. Les consommateurs sont entre autres brimés concernant leur pouvoir d’achat.
« Ces derniers temps, on a de plus en plus de personnes qui viennent réorganiser et structurer leur budget. Et là, je te parle des gens dans la classe moyenne. L’inflation et la réduflation sont des phénomènes qui affectent tout le monde. Avec la hausse des prix, les parents comme les personnes vivant seules doivent s’adapter », a mentionné la directrice générale du service budgétaire et communautaire de Jonquière, Mélanie Gagnon.
La solution logique pour contrer ce phénomène, selon Mme Ertz, serait de faire pression pour que ce genre de manipulation cesse. En revanche, le problème est davantage monétaire qu’axé sur l’envie de faire de l’argent.