La pêche au flétan suscite de l’engouement
Après une semaine d’inscriptions, environ 325 pêcheurs étaient inscrits au projet de pêche scientifique au flétan atlantique. Pour la deuxième année de l’expérience, les règles sont beaucoup moins strictes et plusieurs allégements ont été effectués pour encourager les pêcheurs à s’engager dans la recherche.
En date du 31 janvier, déjà deux flétans avaient été capturés par des pêcheurs scientifiques. En 2022, environ 150 inscriptions ont été enregistrées pour ce projet de pêche et un seul flétan a été capturé scientifiquement. Avec la réglementation remodelée et plus permissive, le Comité de bassin versant de la baie des Ha! Ha! (CBBH) espère réunir plus de 500 participants et récolter 40 à 80 spécimens en 2023. Les inscriptions sont ouvertes durant toute la saison.
« Je pense que les allégements sont la raison principale pour laquelle il y a autant d’inscriptions cette année. L’an passé, les participants pouvaient seulement pêcher avec une canne. Si jamais ils sortaient un autre poisson, ils étaient obligés de le remettre à l’eau quand ils pêchaient le flétan. Cette année, on peut faire la pêche scientifique en même temps que la pêche récréative. Le flétan compte maintenant dans le quota de cinq poissons de fond par personne, et on peut utiliser jusqu’à cinq cannes, tant qu’elles sont sous surveillance », affirme le président du CBBH, Marc-André Galbrand.
Cette nouvelle réglementation ouvre des portes aux participants du projet, qui peuvent maintenant conserver les autres poissons de fond en pêchant le flétan, et vice-versa. « Je vais aller dans des secteurs où je sais qu’il y a de la belle morue et si je prends accidentellement un flétan, je sais que je pourrai participer à quelque chose de scientifique », exprime Maxime Moisan, pêcheur d’expérience et détenteur d’une étiquette à flétan pour la saison 2023.
Lorsqu’on pêche le flétan, les chances de réussite sont minces, ce qui pouvait ralentir les ardeurs des mordus lors de la saison 2022. Maintenant, les passionnés ont l’opportunité de faire d’une pierre deux coups. « L’an passé, on avait un groupe Facebook pour les gens qui avaient des étiquettes, mais au moindre inconvénient, si les machines ne partaient pas ou qu’il faisait trop froid, on annulait. Là cette année, je vais quand même y aller parce que je vais aller me geler à -30 degrés, mais au moins je vais pouvoir ramener du poisson même si je ne prends pas de flétan », ajoute le passionné de longue date.
La science derrière la pêche
Cette pêche scientifique vise à en apprendre plus sur le flétan atlantique, une espèce présente dans la rivière Saguenay mais peu connue. Ces poissons peuvent atteindre jusqu’à 2,5 mètres et peser jusqu’à 300 kilogrammes. « On sait que le flétan se déplace beaucoup dans le Saint-Laurent. Ce qu’on veut découvrir, c’est si le flétan, une fois qu’il rentre dans le Saguenay, reste dans ses eaux, ou s’il est capable d’y entrer et d’en sortir », affirme Marc-André Galbrand.
Lorsqu’un spécimen est capturé, ses otolithes et son estomac sont préservés pour y effectuer des analyses. Le pêcheur peut ensuite conserver le poisson pour sa consommation personnelle.