Se défouler sur un bout de papier
Pour plusieurs individus, la créativité permet de sortir ses émotions négatives, selon l’art-thérapeute Émilie Nadeau. L’art thérapie permet non seulement de véhiculer ses émotions plus facilement, mais aussi à « dégourdir sa créativité ».
Mme Nadeau explique que le but de son métier est d’accompagner la personne dans son développement artistique et son expression personnelle. La travailleuse autonome et travailleuse sociale en psychothérapie à Mashteuiatsh, Sonia De Grand’Maison, renchérit en mentionnant que l’art permet au client de s’ouvrir plus facilement. « J’embarque dans le canot avec la personne pour qu’elle développe son pouvoir d’agir », image-t-elle.
Les deux spécialistes rapportent que pour faire de l’art thérapie, le patient n’a pas besoin d’être un artiste. « Ça peut être déchirer une feuille pendant une heure comme ça peut être faire des lignes de pastel sans arrêt », explique Sonia De Grand‘Maison.
De son côté, Émilie Nadeau précise que tout le monde a une créativité innée et qu’il suffit de la dégourdir. « C’est la boîte de pandore, on se découvre artistiquement, renchérit-elle, invitant le monde à gribouiller si l’inspiration ne vient pas directement. Le fait de créer, ça fait tellement de bien. »
Mme Nadeau explique que la créativité et les émotions sont tissées serré, mais que l’art ne sert pas juste à exprimer le négatif. La femme compare l’art thérapie au jogging, expliquant qu’au début c’est afin de régler un problème, mais qu’à « un moment donné, ça va transcender le mal. Quand tout le méchant est sorti, peut-être qu’on peut commencer à construire quelque chose ».
L’art thérapie, une pratique pour tout le monde
Cette pratique est une bonne manière de parler de ses problèmes sans retenue , selon Mme De Grand ’Maison. « On parle des couleurs, de ce qu’elles nous font vivre et tout à coup, on tombe sur une expérience de vie », explique la travailleuse sociale, rapportant qu’elle a remarqué que plusieurs hommes avaient plus de facilité à s’ouvrir en mettant la main à la pâte à modeler plutôt que de tout simplement le verbaliser.
Mme De Grand‘Maison précise que la consultation professionnelle n’est pas réservée aux personnes souffrant d’un trouble psychologique. « Pas besoin d’avoir des problématiques vécues à l’extrême pour consulter, renchérit la travailleuse sociale. Plus on travaille sur nous-même, plus on va facilement passer au travers des épreuves difficiles. »