L’enseignement supérieur vers une politique d’inclusion panrégionale

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Sur une imposante feuille blanche disposée à l’avant de la scène, Aline Baron, la facilitatrice graphique de l’événement, représentait les concepts importants abordés avec son arsenal de crayons. (Photo : Mickaël Meunier)

C’est en tout 90 cadres provenant des quatre collèges du Saguenay-Lac-Saint-Jean qui se sont réunis mardi à Alma, sous le toit de la Boîte à bleuets, dans le cadre d’une journée de sensibilisation et d’information sur l’équité, la diversité et l’inclusion (EDI). Le consensus est clair : beaucoup de travail reste à faire à cet effet dans les institutions de la région.

Dans un volet plutôt théorique en avant-midi, les participants ont pu approfondir leur savoir sur les enjeux d’équité, de diversité et d’inclusion, notamment par le volet historique des choses. C’est sous une forme ludique, au moyen d’un petit jeu de balles, que l’animateur de la journée, Jérôme Pruneau, s’y est d’abord pris pour illustrer une panoplie d’éléments relatifs aux concepts porteurs de la conférence. 

Les dizaines de représentants présents ont ensuite pu échanger, en sous-groupes, sur une pluralité de questions. « À ce moment-là, c’est eux qui travaillent, ce n’est plus moi. Ils ont plusieurs réflexions à faire, entre autres sur les clés du succès pour être inclusifs en tant qu’institutions », explique M. Pruneau. 

Jérôme Pruneau agit à titre de conseiller en EDI au collège d’Alma. Il détient un doctorat en anthropologie, avec une spécialité en ethnologie, et ce, grâce à sa formation à l’Université de Montpellier, en France. (Photo : Mickaël Meunier)

Un travail déjà entamé  

Pour plusieurs établissements, des mesures ont déjà été prises pour favoriser l’inclusion. « L’instauration de toilettes non-genrées et l’implantation de stratégies pédagogiques variées pour aider les gens avec différentes conditions d’apprentissage ne sont que quelques exemples de ce qui a été fait chez nous », illustre le porte-étendard du Cégep de Jonquière, Sylvain Gaudreault. 

La directrice générale du Collège d’Alma, Marie-Ève Gravel, aussi instigatrice de l’activité, avance que des initiatives ont déjà été prises au sein de son établissement. Celle-ci assure cependant que plusieurs idées restent à concrétiser pour bonifier l’engagement inclusif de son collège. 

Marie-Ève Gravel, directrice générale du Collège d’Alma, était heureuse de pouvoir convier les autres établissements  de la région à cette journée d’information et de sensibilisation, et ce,  dans un souci de travailler en collaboration avec ceux-ci.

« Il y a une révision sur les critères d’admission à faire. L’aménagement d’un local de transition culturelle pour les nouveaux arrivants serait pertinent. L’ajout de menus qui cadrent plus avec les racines de nos étudiants internationaux est envisagé »

Encore du chemin à faire 

Malgré les discussions et les apprentissages consolidés en journée mardi, les différents acteurs de l’enseignement supérieur du Saguenay-Lac-Saint-Jean sont d’avis qu’une plus grande mobilisation est nécessitée à l’échelle régionale dans les prochaines années. 

« Il y a beaucoup de chemin à faire, c’est ce dont on se rend compte. On doit aller à la rencontre des gens pour les écouter, pour connaître leurs besoins. L’idée au final, ce serait de se doter, dans chaque établissement d’une politique concernant la diversité, l’équité et l’inclusion », avoue celui qui est aux gouvernes du Cégep de Chicoutimi, André Gobeil. 

En ce sens, le collège d’Alma compte établir des mécanismes de consultation d’ici cinq ans au sein de ses murs. Un comité sur l’inclusion a déjà été formé, mais celui-ci n’est que le balbutiement d’une mouvance institutionnelle, assure Mme Gravel. 

« Les enjeux de l’EDI évoluent constamment. Il n’y a rien de figé dans le temps. Le mot d’ordre, c’est de s’adapter. On va prôner une grande agilité dans nos opérations au quotidien, pour réellement que les gens se sentent bien au sein de notre établissement » 

 

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