L’art en région: plus prospère qu’en ville?

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Pour plusieurs artistes, le Saguenay-Lac-Saint-Jean est significatif. La proximité entre la région et ses habitants a permis à ces virtuoses de la création de se tailler une place dans l’univers artistique. 

« Tout ce que ça prend, c’est une toile, un pinceau et du talent. » Voilà les prérequis pour être artiste selon le peintre, dessinateur, sculpteur, écrivain et cinéaste Nicolas de la Sablonnière, alias Delasablo. Néanmoins, il y a une grande différence entre être artiste et vivre de son art, et même si cela est possible, détermination, patience et acharnement doivent être de la partie.

La peintre Kristine Girard croit que la passion à elle seule n’est pas suffisante pour réussir dans le milieu. « Ça prend un petit côté entrepreneur, juste pour faire les actions de la bonne façon. »

Dépendamment de la forme d’art pratiquée, il est sans contredit possible de vivre exclusivement de ses créations. Le cinéma connaît une industrie plus que florissante, mais est-ce la même chose pour la peinture, par exemple? Selon M. de la Sablonnière, non. La peinture, comme le dessin ou la sculpture, n’a pas d’industrie déjà formée. Il est ainsi d’autant plus difficile de s’y faire un nom.

L’argent ne pousse pas sur les arbres

D’autre part, plusieurs coûts, qui ne sautent peut-être pas immédiatement au visage, sont nécessaires. Bien sûr, il y a l’achat de matériel artistique, mais également l’espace de création, la publicité, les frais de représentation, les frais de transport pour des expositions à l’extérieur et beaucoup plus encore.

« On s’entend que d’avoir pignon sur rue avec un belle galerie d’art, à Saguenay, ce n’est pas la même chose que d’être une galerie d’art, pignon sur rue, sur la rue Saint-Laurent », affirme Mme Girard.

La peintre souligne ici l’aspect monétaire de la chose, l’industrie immobilière régionale étant beaucoup moins coûteuse que celle en métropole. Cependant, elle explique également que la visibilité n’est pas la même non plus. Certainement, la rue St-Laurent à Montréal est beaucoup plus passante que n’importe quelle rue du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Un commerce qui y prend place peut ainsi aisément attirer une plus grande clientèle. C’est donc un mal pour un bien.

Le Saguenay-Lac-Saint-Jean est un point de départ pour de nombreux artistes, comme Mme Girard, M. de la Sablonnière, ou même le sculpteur Michel Fedak et la peintre et dessinatrice Hélène Beck. Ils s’y établissent, se font lentement, mais sûrement, un nom et bientôt, vendent leurs créations bien au-delà de la petite région qui leur sert de repère.

 

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