La cuisine étrangère plus populaire que jamais

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Les restaurants et épiceries étrangers se sont implantés dans le centre-ville de Saguenay au fil des années. Photo : Théo Laroche

Il y a moins d’un mois, un restaurant africain ouvrait ses portes à Chicoutimi. La cuisine étrangère est plus populaire que jamais au Québec et Saguenay ne fait pas figure d’exception.

Asiatique, indienne, européenne, mexicaine ou encore africaine, l’offre gastronomique de Chicoutimi et plus globalement du Québec n’a jamais été aussi ouverte sur le monde. Que ce soit dans les restaurants ou les épiceries typiques, la nourriture étrangère est devenue un produit de consommation régulier pour les Québécois.

Certains locaux s’intéressent aux mets exotiques depuis les années 2000. « En montrant la cuisine internationale sur les réseaux sociaux, Internet nous a ouverts et nous a donné envie de découvrir de nouvelles saveurs », estime Katia, une passante de 42 ans croisée dans le centre de Chicoutimi. Certains Québécois l’ont compris et se sont mis à ouvrir des restaurants typiques.

Tendance à exploiter

C’est le cas du Groupe Summum. Ses équipes, originaires de la région, possèdent plusieurs restaurants au Saguenay. « Le terrain est propice à l’ouverture culturelle. Il y a aussi un “effet Montréal”, (ville où il y a un mélange de cultures, ndlr). Ce phénomène s’importe partout au Québec », explique la cuisinière en chef de la buvette mexicaine María María, Hélène Bérubé.

Augustin Mahugnon Assogbague est le propriétaire du tout nouveau Sèlô Restau sur le boulevard Talbot. Ce Béninois arrivé il y a quelques années se réjouit de la curiosité des Québécois. « Une bonne partie de mes clients ne sont pas Africains ! Je me rends compte que je suis dans un milieu accueillant où les gens aiment manger ce qui vient d’ailleurs. »

Plus qu’une mode

Mais au Québec, la cuisine est fondamentalement multiculturelle. Une partie des restaurants étrangers ont été implantés par des nouveaux résidents qui souhaitaient importer leur culture. C’est le cas d’Augustin Mahugnon Assogbague. Ouvrir un restaurant outre-Atlantique était pour lui une évidence. « L’envie de faire de la restauration, ça vient de notre ADN familial. »

Les étudiants africains de l’UQAC, plus nombreux chaque année (près de 1.100 ce trimestre, selon l’université), sont aussi un facteur qui joue sur l’offre culinaire locale. À Chicoutimi, on compte deux épiceries et trois restaurants africains. En comparaison, il n’y a qu’un restaurant indien alors que la cuisine du pays d’Asie est la deuxième plus populaire au monde, selon le magazine gastronomique international Chef’s Pencil.

« Quand j’étais petite, on mangeait très simple, standard »

Banal aujourd’hui, l’exotisme n’a pas toujours été à chaque coin de rue. Croisée rue Racine, Mélissa, 46 ans, évoque sa jeunesse. « Quand j’étais petite, on mangeait très simple, standard. Les restaurants étrangers étaient rares. » Aujourd’hui, cette habitante de Québec, venue spécialement pour souper au restaurant gastronomique de sa nièce, témoigne d’une évolution réelle.

« Maintenant je suis friande de cuisine étrangère, notamment asiatique, j’en mange très régulièrement. C’est facile car il y en a partout ! » Même les épices exotiques sont au goût du jour, remarque encore Katia. « Avant je ne cuisinais qu’au paprika, maintenant j’utilise du cumin, du marsala, du ras el-hanout (condiment populaire en Afrique du Nord)… »

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