De l’aide aux aînés victimes d’abus financier

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Les aînés sont plus à risque de maltraitance financière. (Photo : Alexcia Plamondon)

« Ça ne se peut pas faire ça à sa mère », témoigne une dame qui a été fraudée par sa fille. L’octogénaire a eu recours au programme Maître de sa vie et de ses biens pour les personnes victimes de maltraitance financière chez Desjardins.

Lorsque la victime s’est rendue à la caisse pour constater l’état de ses comptes, une équipe de l’institution financière a commencé une enquête dans le but de constater l’ampleur de la situation. La femme a été prise en main par l’aide Maître de sa vie et de ses biens.

Le programme est offert aux employés depuis quelques années, mais aussi sous forme de conférence pour les clients. Il a comme but de déceler les abus financiers et d’apprendre aux employés à remarquer les signes de fraude. « Pour les membres, le programme explique ce qu’est un abus financier, comment ça se matérialise, à quoi ça ressemble et on les outille à déceler s’ils sont eux-mêmes victimes d’un abus financier ou non », souligne le porte-parole chez Desjardins, Jean-Benoît Turcotti.

Les employés doivent analyser les transactions et valider ce qui pourrait être considéré comme étant de la maltraitance financière. Il y a plusieurs rencontres à planifier entre la caisse et la victime afin de confirmer toutes les informations trouvées.

Quand un agent chez Desjardins a des doutes, il doit ouvrir le dialogue et tenter de faire parler le client. « On ne peut pas forcer les démarches. On ne peut pas obliger une personne à nous parler. On peut la sensibiliser et lui poser des questions pour l’orienter vers l’aide dont elle a besoin », explique M. Turcotti.

Une fois les démarches entamées, l’agent chez Desjardins, qui est responsable du dossier, doit diriger la personne qui a été fraudée vers un travailleur social pour la suite du dossier.

Une affaire de famille

Le porte-parole de Desjardins souligne que les aînés sont plus susceptibles d’être victimes de fraude. Le président de la Fédération de l’âge d’or du Québec (FADOQ) au Saguenay-Lac-Saint-Jean, Patrice Saint-Pierre, est du même avis. Il spécifie que ce sont souvent des membres de la famille qui sont derrière la maltraitance financière.

La menace est souvent utilisée pour obtenir ce qu’ils veulent des aînés. « Ce n’est pas rare qu’un grand-parent se fasse dire qu’il ne pourra plus voir ses petits-enfants s’il dénonce la situation ou s’il ne fait pas ce qui lui est demandé », mentionne M. Saint-Pierre.

Les chiffres sont complexes

Le portrait est difficile à faire pour la région. « On sait qu’il y a de la maltraitance, mais on ne peut savoir les chiffres parce que ce n’est pas toutes les victimes qui vont faire un signalement », explique le président de la FADOQ au Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Jean-Benoît Turcotti ne croit pas qu’il y ait plus de victimes de maltraitance financière, mais plus de discussions sur le sujet. « Les médias en parlent, les gens sont plus sensibilisés, mais on ne peut pas préciser les chiffres », conclut-il.

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