À Chicoutimi, Maxime Bernier part à la chasse aux candidats
Maxime Bernier, chef du Parti Populaire, aux côtés de son candidat Jimmy Voyer. Photo : Théo Laroche.
Le chef du Parti Populaire du Canada Maxime Bernier était en visite à Chicoutimi, ce lundi. Dans une région où son électorat fait défaut, il voulait convaincre ses prochains candidats en vue des élections fédérales.
Sous les lumières tamisées du restaurant Le Stade, autour d’une généreuse assiette ou simplement d’une bière, une quarantaine de soutiens du parti anti-establishment étaient là pour voir son fondateur. « On est venus pour entendre des choses qu’on n’entend pas dans les médias, des choses que la censure censure », clame Elise, une militante de 46 ans.
Comme le prévoit la loi électorale, les élections fédérales se tiendront à l’automne 2025, mais le gouvernement Trudeau peut décider de les déclencher à tout moment, en dissolvant l’Assemblée. Alors le Parti Populaire se tient prêt. « L’objectif est que chaque Canadien qui veut voter pour nous le puisse. On veut avoir 338 candidats, un par comté. On a 120 candidats déjà prêts et on peut espérer en avoir 250 au printemps. » En 2021, le parti avait réuni 313 candidats, mais n’avait pas accédé au moindre siège à Ottawa. Un « déficit de démocratie » pour le chef du PPC, qui avait récolté 840 000 voix en 2021 et espère au moins un siège, le sien en priorité, lors de la prochaine élection. Pour rappel, le candidat de Chicoutimi-Le Fjord Jimmy Voyer avait réuni 1,5 % des voix en 2021.
Saguenay, reçu 2 sur 3
Pour investir un candidat dans chacun des comptés du Saguenay-Lac-Saint-Jean, il faudra trois têtes. Pour Jimmy Voyer, l’idée de rempiler n’a pas été une évidence. « Avant, j’avais le temps, j’étais retraité. Maintenant j’ai mon entreprise, je travaille 7 jours sur 7 », fait-il valoir.
Ce dernier a annoncé sa candidature à l’issue de la soirée, mais il attendait de cette rencontre l’opportunité de convaincre Maxime Bernier sur un point bien précis. « Je rentre d’Israël et il se trouve que c’est un pays très accueillant, tolérant, qui porte les mêmes valeurs que nous. On a des bonnes affaires à mener dans le domaine de la technologie et j’aimerais que Maxime donne une caution morale à Israël (dans le conflit l’opposant au Hamas). Je l’invite même à venir visiter le pays, on part demain s’il veut », lance-t-il, mi-plaisantant mi-sérieux. De son côté, Maxime Bernier prône une position neutre et pas d’aide humanitaire, car « le Canada n’a pas d’intérêts en Israël ».
Dans la foule clairsemée, un homme se distingue. Chandail du parti sous un veston habillé, Patrick Gaudreault va de discussion en discussion et enchaîne les poignées de main. Il y a quelques jours, il a pris une décision : faire campagne sous la bannière du Parti Populaire dans la circonscription de Jonquière. Certainement un bon appui pour Maxime Bernier. Tellement que l’intéressé lui invente une campagne en 2021. Lorsqu’on lui demande s’il connaissait ses deux poulains saguenéens avant aujourd’hui, il répond sans hésiter : « Oui, lors de la dernière élection ils étaient nos candidats et je pense bien qu’ils vont l’être pour la prochaine. » Confusion avec un autre candidat ? Difficile, en 2021, seul Jimmy Voyer avait rejoint les rangs du parti dans la région.
Au Québec, mission tendue
Pour sa nouvelle campagne, les chevaux de bataille du Parti Populaire n’ont pas changé : « arrêt de l’immigration de masse, décentralisation radicale de la fédération canadienne », hausse de la productivité et de la robotisation ou encore interdiction de la transition de genre avant 18 ans, que M. Bernier considère comme « illégale et criminelle ».
Le PPC a du monde à convaincre, à commencer par un candidat manquant, ainsi que la population québécoise. Dans le dernier sondage de l’institut Léger, les votes pour le parti sont crédités de 1 % et moins au Québec. Le chiffre interpelle Patrick Gaudreault mais « ne [lui] fai[t] pas peur, parce que le reste du Canada va voter », sourit-il.