Handicap : certains lieux culturels au Saguenay toujours inaccessibles

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escalier devant le centre histoire Arvida

Les personnes en situation de handicap sont une clientèle importante pour les lieux culturels puisqu’ils représentent 16,1 % des Québécois.

Musées, salles de spectacle, lieux d’expositions, cinémas… L’accessibilité à la culture est un droit universel inscrit dans la Convention relative aux droits des personnes handicapées. Pourtant, sur sept lieux culturels du Saguenay visités par les représentants de La Pige, seulement trois sont totalement accessibles.

Deux représentantes, dont une en situation de handicap, du journal La Pige se sont rendues dans différents lieux culturels du Saguenay pour déterminer s’ils étaient accessibles pour les personnes à mobilité réduite. Sur les sept lieux visités, deux ne le sont pas du tout, deux le sont plus ou moins et seulement trois le sont totalement.

Escaliers à l’avant, escaliers à l’arrière… Les marches encadrent le Centre d’histoire Arvida. Aucune rampe d’accès n’est disponible. « On trouve ça super dommage », déplore la directrice par intérim du centre, Marianne Salesse-Côté. Pour le moment, le bâtiment appartient toujours à la Fabrique Sainte-Thérèse. Le projet de rachat de l’église par la Ville est en cours. D’ici deux à trois ans, la directrice par intérim espère rendre le bâtiment accessible. En attendant, lors des événements, Marianne Salesse-Côté fait son possible pour que tout le monde puisse y assister. « Pour Arvida fête son patrimoine, le spectacle était dehors et les personnes en fauteuil roulant étaient placées à l’avant », détaille-t-elle.

Il reste parfois des failles

Si certains lieux semblent accessibles, un rien peut vite devenir un obstacle pour les personnes handicapées. C’est notamment le cas au théâtre Palace Arvida. Une rampe pour fauteuil roulant a été construite à l’arrière, mais celle-ci est longue (trois longueurs avec deux virages) et dans un matériau métallique qui en plein hiver peut se transformer en patinoire. De plus, la porte s’ouvre vers l’extérieur où l’espace est plus étroit. Si celle-ci s’ouvrait vers l’intérieur, il serait plus facile d’y entrer.

La rampe d’accès à l’arrière du Théâtre Palace Arvida est longue et peut devenir glissante en hiver. (Photo : Victor Carré)

Au Côté-Cour de Jonquière, le seul moyen pour une personne en fauteuil roulant d’avoir accès à la salle est de passer par l’arrière, au même endroit que les livraisons. Pour les cinémas, cela est propre à chacun, mais pour la plupart, les places réservées pour les personnes en situation de handicap les empêchent d’être accompagnées.

Une conscience plus forte

« Il n’y en a pas assez [des lieux accessibles], c’est sûr, mais en même temps, la conscience collective est de plus en plus forte », fait part le directeur général de Kéroul, organisme de soutien et de services aux personnes handicapées, Bruno Ronfard. Le site recense 201 établissements culturels du Saguenay-Lac-Saint-Jean pour indiquer s’ils sont accessibles ou non. Ainsi, 21 % le sont pour les personnes à mobilité réduite et 34 % sont accessibles si elles sont accompagnées pour être aidées. Les autres établissements recensés, soit 45 %, ne sont pas accessibles.

Mais le directeur général de Kéroul est optimiste : « Au Saguenay, l’accessibilité est mise sur le devant de la scène. » Là où il est plus facile pour les personnes en fauteuil roulant de se rendre à La Pulperie de Chicoutimi. Le théâtre C de Chicoutimi dispose aussi d’un large hall ce qui laisse l’espace aux personnes en fauteuil roulant de se déplacer facilement. Dans la salle, deux espaces vers l’avant leur sont réservés. À la bibliothèque de Jonquière, un ascenseur leur permet de se déplacer dans tout l’espace.

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