Le Saguenay se rappelle l’authenticité de Karl Tremblay

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Le décès de Karl Tremblay, mercredi dernier, a touché significativement l’univers culturel du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Quelques acteurs importants de la scène musicale de la région se rappellent son authenticité et la grande humanité dont il a fait preuve tout au long de sa vie. 

Karl Tremblay et Les Cowboys Fringants ont présenté leur musique à de nombreuses reprises sur les différentes scènes de la région dans les 25 dernières années. Ils ont d’ailleurs performé à deux reprises dans le cadre du festival Jonquière en Musique, en 2007 et en 2014 « Il n’avait aucune prétention, mentionne l’ex-directeur général du festival, Alain Tremblay, au sujet du chanteur des Cowboys. Même lorsqu’il est devenu plus populaire, il s’intéressait à l’humain avec beaucoup de respect. » 

En 2007, le groupe Crash ton Rock performait en première partie des Cowboys Fringants lors du festival saguenéen. Très peu connu à l’époque, le groupe jonquièrois avait eu la chance de rencontrer le soliste des Cowboys, qui avait pris le temps d’assister au test de son et à la prestation du groupe avant sa performance. « Il s’est toujours intéressé aux musiciens émergeants », explique M. Tremblay, qui a dirigé Jonquière en Musique pendant 16 ans. 

Comme Karl Tremblay  

Le musicien natif de Chicoutimi, Philippe Brach, a eu la piqure pour la musique notamment grâce au groupe de Repentigny. Vers l’âge de 12 ans, il a assisté à trois de leurs concerts consécutivement. « La première affaire que j’ai joué sur une scène de toute ma vie, c’était en secondaire un, et c’était Le gars de la compagnie des Cowboys [Fringants], confie-t-il. Être à l’aise sur mon instrument, je l’ai développé grâce aux Cowboys. »  

Cependant, ce qui a le plus marqué Philippe Brach pendant ce trio de spectacles, c’est la relation qu’entretenait Karl Tremblay avec son public. « Moi ce qui m’avait le plus fait buzzer, c’était que Karl disait tout le temps des affaires différentes. » Histoires farfelues, anecdotes en lien avec une chanson, les échanges entre le chanteur et ses spectateurs étaient toujours authentiques et celui qui a composé Le silence des troupeaux en a été inspiré très jeune. « Il ne prenait jamais son public pour aquis. Il parlait tout le temps à des gens différents devant lui. » 

Plus rien 

Disquaire depuis 47 ans et propriétaire de Jello Musique depuis 37 ans, Jello Villeneuve a vu des répercussions immédiates du décès du chanteur sur son magasin. « J’avais beaucoup de Cowboys fringants en CD et en vinyle et présentement c’est parti au complet. Le seul album qu’il me reste c’est Les nuits de Repentigny des Cowboys Fringants, les autres il y en a plus de traces, plus rien. » Un tel engouement pour ces œuvres ne surprend cependant pas le mélomane. « Il était beaucoup aimé par les Québécois et on a vu mercredi que beaucoup de monde était en deuil au Québec. »  

Une cinquantaine de nouveaux exemplaires d’albums du groupe culte québécois sont commandés chez Jello Musique et une trentaine de ceux-ci sont déjà réservés par des clients. 

 

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