Des enfants démotivés dès l’école primaire

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Des élèves avachis sur leur chaise, inattentifs et qui rouspètent quand vient le temps de travailler, c’est l’image que Caroline Boyer voit chez certains de ces élèves. Elle déplore la démotivation grandissante dans les classes. 

Le nombre d’enfants désintéressés par l’école a augmenté de façon importante dans les dernières années selon l’enseignante au primaire à Saguenay, Caroline Boyer. Elle raconte qu’il y a toujours eu des enfants démotivés dans ses groupes, mais le nombre s’est multiplié dernièrement. « Avant, dans un groupe, tu avais peut-être deux élèves qui étaient difficiles à motiver, mais l’ensemble avait une bonne participation. Maintenant, je peux avoir facilement la moitié du groupe dont j’ai de la difficulté à attirer l’attention », a mentionné l’enseignante.  

La psychologue Catherine Leblanc explique que les objets technologiques peuvent être en partie responsable de cette baisse d’intérêt. « Le fait d’être très exposé devant les écrans peut faire qu’un jeune qui arrive devant des stimulations de la vie ne soit pas motivé, parce qu’il doit fournir un certain effort cognitif », souligne la psychologue. 

La psychologue croit que le gouvernement doit instaurer des limites concernant l’utilisation des écrans pour permettre aux enfants de rester stimulés dans les écoles. « On aimerait qu’il y ait une loi qui protège les jeunes. Cette loi pourrait venir interdire à certains âges l’utilisation des écrans », a souligné Mme Leblanc.  

Caroline Boyer affirme qu’elle-même et ses collègues ont également remarqué un changement dans le comportement de leurs élèves. Elle mentionne que les enfants les confrontent beaucoup plus qu’avant. « Avant, les élèves n’osaient pas nous dire qu’ils n’avaient pas le goût de faire le travail. Maintenant, les enfants verbalisent leur mécontentement. Ils me répondent “Ah non, ça me tente pas! J’ai la flemme” », a mentionné Mme Boyer.  

Caroline Boyer doit rester créative dans ses méthodes d’enseignement pour garder ses élèves concentrés. Photo: Justin Vallée 

Un impact marqué dans le rendement scolaire 

Le désintérêt scolaire amène d’importantes conséquences sur les notes des enfants.  En raison du manque de motivation, le rythme d’apprentissage dans les classes est très lent. L’enseignante de 5e année mentionne que ça fait environ cinq ans qu’elle est incapable de terminer les programmes.  

L’enseignement traditionnel ne rejoint plus les enfants au primaire. L’enseignante explique qu’il faut sortir de l’ordinaire pour les intéresser. « Pendant une leçon de français, les élèves sont ”évachés” sur les bureaux, ils découpent des crayons et des effaces. C’est très difficile de capter leur attention. Il faut tout le temps être en enseignement autre, comme faire des Kahoot,(une application pour créer des jeux-questionnaires) sinon ils n’ont pas le goût d’embarquer », a-t-elle dit.  

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