Couper des cheveux ou couper dans l’horaire ?

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Un salon de coiffure sur cinq aurait de la disponibilité pour faire une coupe pour femme incluant des mèches avant deux semaines à Saguenay et Alma. C’est environ quatre salons de coiffure sur cinq qui pourraient prendre une coupe pour homme dans la journée de l’appel, toujours dans la même région.

C’est ce qu’a révélé un sondage auprès des salons de coiffure de la région mené par La Pige. D’après cette recherche, sept des quinze salons de coiffure qui ont été appelés avaient un délai qui allait au-delà de deux semaines ou ne prennent plus de nouveaux clients de sexe féminin.

La demande en hausse

« J’ai des demandes toutes les semaines. Il y a quelques années, j’avais dressé une liste d’attente pour de futures clientes potentielles. J’avais au-dessus de 60 noms. Ce n’est pas possible de prendre 60 nouvelles clientes », explique la coiffeuse depuis 18 ans, Claudia Pagé. Selon elle, la demande est en forte augmentation depuis les dernières années. Il y a eu aussi l’arrivée des réseaux sociaux qui avantage les salons actifs sur les réseaux sociaux.

Les habitudes ont changé également. Selon les observations de Mme Pagé, les salons sont moins gros et les coiffeurs effectuent plus le travail de la maison.

Concilier travail et famille difficile

Plusieurs coiffeurs et coiffeuses ont témoigné travailler au-delà de 40h par semaine. C’est très difficile pour une jeune coiffeuse depuis quatre mois et maman, de concilier le travail et la famille. Elle, qui a préféré conserver l’anonymat par crainte de représailles, témoigne qu’avec un enfant en bas âge, elle doit ajuster son horaire à celle de la garderie qui est aussi touché par le manque de main-d’œuvre. « Les gens ne veulent pas prendre de congé pour venir se faire coiffer. On doit faire garder nos enfants pour faire des soirs et la fin de semaine », raconte-t-elle.

Pas beaucoup de relève

« Avant que j’ai faire mon cours, ça faisait deux ans que le cours avait été annulé parce qu’il n’y avait pas assez d’inscriptions. Dans ma cohorte, on était cinq. Sur les cinq, il y en a trois qui travaillent comme coiffeuse », explique Marie-Pier Tremblay qui a gradué en 2023.

Claudia Pagé a peut-être la réponse à ce manque d’inscription. Selon elle, il y a beaucoup de désinformation sur le salaire annuel d’un coiffeur dans une année. « Un bon coiffeur peut faire facilement de 60 000$ à 80 000$ par année, avec pourboire inclus. Ça décourage les jeunes parce qu’ils pensent qu’on ne peut pas bien gagner sa vie. C’est faux ! » C’est un travail qui est aussi très exigeant selon les deux coiffeuses. « Il faut être passionné », conclut Claudia Pagé.

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