« Les dernières négociations ont ébranlé les colonnes du temple. » – Pascal Lévesque

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Pascal Lévesque rappelle que la semaine de la persévérance scolaire aura lieu du 12 au 16 février prochain. (Photo : Jasmin Baillargeon) 

Pandémie, grève du transport scolaire, puis grève du Front commun et de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE). Plusieurs événements dans les dernières années ont eu d’importantes répercussions sur le parcours scolaire des jeunes du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Pour Pascal Lévesque, professionnel en intervention, ces grèves du milieu de l’éducation représentent le plus récent événement d’un « cumul de situations extraordinaires démotivantes pour les jeunes en difficulté ». 

Pascal Lévesque œuvre au sein du Conseil régional de prévention de l’abandon scolaire du Saguenay–Lac-Saint-Jean (CRÉPAS). Selon lui, il est difficile de mesurer l’impact immédiat des grèves sur la motivation des étudiants de la région. « Je serais bien curieux de savoir qui est capable de mesurer l’impact direct immédiatement. C’est encore trop tôt. »  

L’accumulation des événements particuliers ont eu des impacts différents sur les étudiants. « Ce sont surtout les étudiants déjà en difficultés qui paient le prix davantage. Ceux qui allaient bien à l’école ont des baisses de motivation, ils ont de la difficulté de façon circonstancielle ou occasionnelle, mais ils ont les capacités et l’environnement qui leur permet de se mobiliser et d’arriver à leurs fins. »  

Les grèves ont également affecté les parents de la région et leur famille. « Il y a des parents qui étaient travailleurs du milieu qui n’étaient pas payés durant cette période. Il pouvait aussi y avoir d’importantes modifications dans la logistique familiale, donc on ressentait une certaine pression au sein des familles », explique la directrice du Centre d’intervention familiale Le Transit, Stéfanie Lespérance. 

L’intervenant du CRÉPAS présente deux visions pour garder le plus possible les jeunes à l’école. « Il faut vraiment que les équipes-écoles se remobilisent autour de leur priorité qui se trouve à être la diplomation de leurs jeunes. » Il admet toutefois que les récentes négociations ont ébranlé le milieu et qu’il faudra un temps d’adaptation. En deuxième lieu, avec l’importante pénurie de main d’œuvre partout dans la province, « ceux qui sont moins à l’aise dans un contexte scolaire peuvent trop facilement se tourner vers le marché du travail ». Il donne une grande responsabilité aux entreprises. « Les employeurs, qui je le sais, ont des problématiques majeures d’embauche, doivent favoriser le maintien des étudiants aux études. » 

Des mesures mises en place 

Le gouvernement a mis en place un plan de rattrapage afin d’aider les élèves en difficultés à la suite des grèves. Des allocations, notamment une somme de 300 M$, sont mises à la disposition des établissements scolaires pour leur permettre d’aider leurs élèves dont le cheminement scolaire a été déstabilisé par les grèves. 

Le Centre de services scolaire des Rives-du-Saguenay a instauré deux mesures afin d’accompagner les jeunes en difficultés. Le tutorat consiste à offrir un accompagnement supplémentaire adapté à l’élève, alors que le coenseignement s’avère à assigner deux membres du personnel enseignant à un groupe pour offrir davantage de support.  

« Évidemment, les mesures dépendent des ressources. Avec la pénurie de personnel, on doit s’adapter, mais on a trouvé des mesures qui fonctionnent », explique la coordonnatrice aux communications au Centre de services scolaire des Rives-du-Saguenay, Louise Noël. « Pour nous, les grèves n’ont duré que sept jours, donc aucun étudiant n’a été mis dans une situation critique. Les étudiants qui profitent des mesures sont ciblés par les enseignants, avec l’approbation de leurs parents. » 

Du côté du CRÉPAS, Pascal Lévesque annonce que les montants octroyés par le gouvernement permettront à son organisation d’offrir 15 à 20 projets pendant la semaine de relâche, dans les semaines qui suivent celle-ci et pendant la pause estivale. « Les conditions pour déployer les projets ne sont pas nécessairement idéales, mais comme région, on est habitué de se mobiliser et de se concerter, ce qui facilite les choses. » 

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