Immigration au Saguenay-Lac-Saint-Jean : les préjugés persistent

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Diversité 02, un organisme de la région qui vient en aie à la communauté LGBTQ+

Alors que le Saguenay-Lac-Saint-Jean devient de plus en plus la terre d’accueil pour de nouveaux arrivants, les préjugés persistent et certains vivent encore des actes de violence.

Christine Girard est la coordonnatrice de Portes ouvertes sur le lac, un organisme qui accompagne les immigrants. Elle y travaille depuis cinq ans et demi et avoue que certains immigrants qui viennent d’arriver dans la région lui rapportent parfois des gestes inappropriés envers eux. « Nous n’avons pas été témoins de rien, mais plusieurs de nos membres nous rapportent avoir vécu des gestes violents et inacceptables dans des dépanneurs par exemple », apporte la coordonnatrice de l’organisme.

Selon mme Girard, il y a du travail à faire afin que les gens de la région acceptent totalement les immigrants. « On n’est pas comme à Montréal où ça fait plus longtemps qu’ils accueillent des immigrants. Ici certaines personnes ne sont pas encore habituées à voir des minorités visibles. Cependant, il y a des gens qui les acceptent super bien et qui les traitent comme les autres », déclare Christine Girard.

Selon la coordonnatrice, les immigrants victimes de gestes haineux portent souvent des signes religieux visibles ou sont des personnes racisées. Non seulement les immigrants en sont victimes, mais la communauté LGBTQ+ également.

Crimes haineux

Outre les commentaires déplacés envers les immigrants, 26 crimes haineux ont été recensés dans la région, selon les chiffres obtenus par La Pige grâce à une demande d’accès à l’information.

Plusieurs personnes peuvent croire que les personnes plus âgées sont moins ouvertes. « Il y a une pensée populaire qui dit que les ainés sont moins ouverts, mais les jeunes ne comprennent pas toujours les mots qu’ils utilisent et le poids que ça peut avoir, affirme l’agente sociocommunautaire chez Diversité 02, Roxanne Hébert. Après avoir été sensibilisés, les jeunes font plus attention. Cependant, chez les ainés l’information sur le sujet est moins présente. Ils vivaient dans un temps où l’homosexualité était interdite, mais lorsqu’on leur parle du sujet et qu’ils sont informés, on les sent plus ouverts. »

Dans la région, il est possible pour les victimes d’aller chercher de l’aide. Le Centre d’aide aux victimes d’acte criminel (CAVAC), à Saguenay, accueille chaque année des gens qui ont vécu des actes criminels. « Les gens qu’on reçoit ici sont toujours là sur une base volontaire. Parfois on peut sentir que c’est plus difficile de faire le premier pas. Un proche d’une victime peut faire une demande, d’abord comme membre de la famille. On va lui expliquer comment bien accompagner la personne qui hésite à demander de l’aide, on pourrait aussi lui montrer comment approcher la victime pour qu’il fasse une demande d’aide », apporte la directrice générale du CAVAC, Nathalie Turcotte.

Lorsque le CAVAC reçoit une victime, un suivi est fait avec elle afin qu’elle soit bien accompagnée. « Les gens vont communiquer avec nous en disant voici ce qui se passe dans ma vie, je ne sais pas trop quoi faire avec ça. C’est plus dans le cadre de l’observation des besoins ou dans les suivis avec les intervenantes qu’on va pouvoir savoir de quel type de crimes il s’agit », mentionne la directrice générale du CAVAC.

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