Vivre de Twitch au Québec : une réalité atteignable

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Le jeune homme joue principalement sur son ordinateur et sur sa console Xbox One. (Crédit : Zachary Desrosiers)

Depuis quelques années au Québec, le streaming est devenu un phénomène grandissant. Raphaël Lapointe est l’un des rares streamers québécois bien rémunérés par les plateformes Twitch et YouTube. Malgré une popularité moins importante qu’ailleurs dans le monde, il réussit à tirer son épingle du jeu et tente une percée avec les grands de ce monde, soit les streamers américains.

Être un « streamer » signifie diffuser du contenu en direct sur internet, généralement via des plateformes comme Twitch ou YouTube. Jouer à des jeux vidéo, discuter avec les gens ou partager d’autres activités en temps réel en sont les principales occupations. L’homme originaire du Saguenay-Lac-St-Jean a fait ses premiers pas dans ce domaine il y a quelque temps. « J’ai débuté sur YouTube et j’ai vu le potentiel que Twitch pouvait amener, donc c’est là que j’ai commencé à faire du streaming. » Le natif d’Arvida a réussi à transformer sa passion en une source de revenus convenable. « Je ne vis pas encore à 100 % de cela ; j’ai mon emploi, mais j’ajoute environ 1000 $ par mois à mon salaire en étant présent sur les réseaux sociaux. De plus, j’ai une autre source de revenus avec la compagnie de vêtements et de souliers à Chicoutimi Goated pour qui je suis ambassadeur. J’ai la chance d’avoir un frère qui vit à temps plein de cela, donc j’espère pouvoir suivre sa route quand j’aurai une plus grande communauté encore. »

« Streamer » au Québec peut présenter des défis uniques par rapport à d’autres régions du monde, particulièrement au niveau de la langue française, celle-ci étant moins populaire que l’anglais. « Si on compare aux États-Unis, c’est plus facile avec la langue anglaise et tout, mais ici au Québec, nous allons chercher la communauté française. » Le jeune homme a déjà pensé utiliser l’anglais afin d’attirer une nouvelle clientèle. « Les Québécois ont vraiment un sentiment d’appartenance. Je me suis déjà posé la question que je pourrais tout faire en anglais, mais les gens ont tellement un sentiment d’appartenance que je perdrais ma base d’abonnés, disons », exprime-t-il.

Il participe également dans certaines vidéos de son grand frère, Jemcee. (Crédit : YouTube Jemcee)

Être en direct pendant sept jours de suite

Il existe un moyen pour le créateur de maximiser sa visibilité et ainsi, gagner de l’argent avec un événement : un subathon. Ce terme est la contraction entre le mot « suscription » ou abonnement et le mot marathon. Cette méthode consiste à mettre un temps de base accordé à la diffusion et chaque fois qu’un spectateur achète un abonnement payant de neuf dollars par mois à la chaîne du streamer, cela ajoute du temps supplémentaire à la diffusion en direct. C’est ce qu’a fait Thomas Desrosiers pendant le mois de décembre 2022. Il a diffusé son quotidien pendant une semaine complète sans s’arrêter. « C’était une expérience extraordinaire, j’ai lancé le défi à ma communauté de rester en direct pendant deux jours. Finalement, les abonnements se sont poursuivis pendant une semaine complète. Je filmais tout en direct, je mangeais, je dormais et je jouais avec mes spectateurs. Je crois que les gens sont restés accrochés, car c’est un concept qui, à l’époque, était visible principalement aux États-Unis. »

Une de ses journées où il a dormi en direct. (Crédit : Zachary Desrosiers)

Il s’agissait d’un défi qu’il voulait réaliser, le résultat a été payant. « C’était original de voir quelqu’un en direct 24 heures sur 24 et pendant sept jours, comparativement à une personne qui diffuse seulement quelques heures pendant la journée. Un abonnement rajoutait une heure de plus, on parle d’un montant entre 1200 et 1500 $ que j’ai gagné pendant la semaine », affirme le jeune homme.

Une passion en hausse mais avec plusieurs défis

La grande majorité des streamers créent du contenu en ligne pour le plaisir et avec passion. Beaucoup de chaînes se sont créées avec l’arrivée de la COVID-19. « Il y a eu un gros boom de streamers en 2020-2021, c’est à ce moment que j’ai commencé moi notamment avec l’isolement social. Dû au fait que les gens étaient pris chez eux, ils se cherchaient des activités à faire pour meubler le temps qui était alloué », explique le streamer au pseudonyme Mikee Gee LGCA.

Il peut être difficile d’aller chercher une bonne communauté, mais plusieurs solutions existent. « Je me divertis moi-même en faisant quelque chose que j’aimerais regarder. C’est ça qui me motive toujours. Ce n’est pas donné à tout le monde d’être bon sur Twitch, il faut savoir communiquer, il faut avoir le feu en dedans, il faut être articulé, il faut être intelligent, il faut être technologique aussi, c’est plein de talents à voir », affirme l’homme.

 

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