Une prime à la médaille pour les paralympiens canadiens
Anthony Bouchard participera à ses premiers jeux paralympiques cet été à Paris. (Photo : courtoisie)
« Que les paralympiens canadiens reçoivent un montant d’argent équivalent à celui des olympiens pour leur médaille, c’est phénoménal », martèle l’ex-athlète paralympique, directeur des opérations à la Fédération internationale de boccia et chroniqueur, Dominique Tremblay.
En vue des prochains Jeux paralympiques, le Comité paralympique canadien (CPC) a annoncé un nouveau programme qui permettra à un médaillé paralympique d’être récompensé financièrement. Cette annonce est historique pour les athlètes canadiens.
Grâce à cette nouvelle initiative, les médaillés d’or recevront un montant de 20 000 $. Les médaillés d’argent obtiendront quant à eux 15 000 $ et ceux de bronze empocheront 10 000 $.
Plus qu’une question d’argent
Cette annonce s’est inscrite après de nombreuses années de lutte menée par bon nombre de paralympiens tels que Chantal Petitclerc, Benoît Huot et Aurélie Rivard. Aux yeux de l’organisme Parasport Québec, c’est beaucoup plus qu’une question d’argent.
« Pour nous, c’est clair que ça va aider et surtout encourager les athlètes à poursuivre dans le sport, plus longtemps », souligne la directrice du partenariat et financement chez Parasport Québec, Chantal Lemire.
Le para-athlète originaire du Lac-Saint-Jean, Anthony Bouchard, croit que ces récompenses permettent d’être l’égal des athlètes paralympiques. Malgré tout, celui-ci considère que l’aspect financier n’est pas la source de sa motivation. « Pour moi, ça ne change absolument rien côté motivation, mais c’est sûr qu’une médaille avec un 20 000 $, ça se prend bien », affirme-t-il en riant.
Un pas dans la bonne direction
Chantal Lemire et Dominique Tremblay estiment que ce genre d’initiatives permettent de légitimiser le travail des athlètes paralympiques. « Il faut savoir que le Canada n’est pas le premier à mettre en place un programme comme celui-ci. Pour moi, c’est un pas dans la bonne direction, mais il reste du travail à faire pour assurer la promotion du sport paralympique », souligne le Jonquiérois.
Un programme semblable à celui pour les paralympiens canadiens existait déjà aux États-Unis, en Australie et en France. Au Canada, c’est depuis 2006 que les Olympiens ont accès à un programme de récompenses.
Les fonds du programme des Olympiens sont gérés par le Fonds d’excellence des athlètes du Comité olympique canadien (COC). Contrairement à son homologue, le CPC n’aura pas accès à cette forme de financement. L’agent du programme de reconnaissance des performances paralympiques proviendra de la Fondation paralympique canadienne, un partenaire philanthropique du Comité.
Une valeur symbolique
Pour Mme Lemire, ce programme a une symbolique beaucoup plus grande que sa valeur monétaire. « Savoir que l’on a l’appui des gens et que nos victoires ont une valeur, c’est extrêmement important », mentionne-t-elle.
