Une adaptation sans embûche pour les élèves

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Selon des profs, il faudrait seulement apprendre aux élèves à utiliser leur téléphone de façon intelligente (photo : Justine Boudreau)

Un peu plus de trois mois après l’interdiction des téléphones en classe, autant au secondaire qu’au primaire, les professeurs trouvent qu’il n’y a pas eu de problèmes majeurs quant à l’adaptation des élèves.

Au début de l’année 2024, tout a été mis en place pour respecter la loi. « On peut demander un bac ou des pochettes à la direction et les élèves doivent mettre leur cellulaire dedans en entrant », explique l’enseignant en français de 3e secondaire à l’École secondaire Dominique-Racine, Simon Lavoie.

Une habitude

Du côté de l’École secondaire Dominique-Racine, c’est parfois plus compliqué, puisque l’école a commencé le règlement à l’hiver en même temps que la loi. « Je fais encore des interventions, par exemple si un élève ne veut pas mettre son téléphone dans le bac, mais que je peux clairement le voir dans sa poche. Il a le choix d’aller en local de retrait ou de déposer son téléphone », précise Simon Lavoie.

À l’école secondaire des Bâtisseurs, l’interdiction du téléphone est une règle établie depuis plus d’un an. « Au début, c’était compliqué, mais ça fait un peu plus d’un an qu’on a ce règlement et depuis septembre, je n’ai pas confisqué un seul cellulaire. Je n’ai fait aucune intervention, non plus. Les élèves savent et sont habitués à mettre leur téléphone dans une pochette », commente la professeure en science de 4e secondaire à l’École des Bâtisseurs, Chantale Dionne.

Pas un gros changement

Les professeurs peuvent autoriser leurs étudiants à utiliser leur téléphone à des fins pédagogiques. « Je m’arrange toujours pour avoir les tablettes ou le local d’informatique. Personnellement, ils ne l’utilisent jamais dans mon cours », continue M. Lavoie. Cependant, il explique que ce ne sont pas tous les professeurs qui partagent la même définition de « pédagogique ».

Par exemple, un prof peut décider que d’écouter de la musique avec des écouteurs pour se concentrer à faire des exercices est pédagogique, alors que pour d’autres non. « Parfois, les élèves me demandent de reprendre leur téléphone pour prendre en photo des notes ou quelque chose au tableau. Je dis toujours oui, mais ils savent qu’ils doivent toujours demander la permission avant », mentionne Mme Dionne.

Différence avec l’âge

Au primaire, la question du téléphone serait moins un enjeu pour certains profs. Selon une publication du gouvernement du Québec en 2020, sur l’utilisation du téléphone chez les enfants de 6 à 11 ans, 21,4% passent plus de deux heures par jour sur un écran. Cependant, le terme « écran » englobe la télévision, une console ou une tablette, en plus du téléphone.

Il y a moins de mesures en place pour les écoles primaires. « Ça m’est arrivé d’en voir, mais j’enseigne aux plus vieux. Reste que c’est extrêmement rare que je vois un cellulaire », énonce une enseignante en 6e année primaire, Isabelle Boudreau.

« Il n’y a pas de boîte ou de pochette, mais si un élève a un téléphone, je vais le confisquer et l’amener à la direction », ajoute une remplaçante au primaire, Marianne Théorêt.

« Je n’ai jamais eu de problème et j’enseigne à des enfants de 13 ans. Je bâtis une relation de confiance avec eux et leur impose mes règlements. Ce n’est pas stupide un enfant. Je n’ai jamais eu besoin de confisquer un téléphone ou de faire de la discipline. Même que je sais que si j’enseignais à des plus vieux, ce serait la même chose », stipule l’enseignant en univers social de premier cycle à l’École secondaire des Bâtisseurs, Daniel Maltais.

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