L’autogare du Havre : les conseillers laissés dans le noir
La mairesse Julie Dufour a dû faire un rappel à l’ordre à plusieurs reprises lors de la séance du conseil. (Photo : Sofia Lépine / La Pige)
Plusieurs conseillers municipaux ont reproché à la mairesse Julie Dufour de ne pas les avoir informés d’un vote important qui s’est passé au conseil exécutif concernant la possible déconstruction de l’autogare du havre. « Quand t’es un conseiller, répondre aux citoyens ‘‘je ne suis pas au courant’’, […] ça fait pas fort », remarque le conseiller Michel Tremblay.
Lors de la séance du conseil municipal de Saguenay le 1er octobre, le conseiller du district 6, Michel Tremblay avoue avoir été incapable de répondre aux questions des citoyens concernant le projet, car il n’a pas été averti. Il avoue avoir été fortement déçu face au manque de communication de la part de la mairesse.
Le conseiller du district 11, Marc Bouchard, a rappelé au conseil qu’un règlement d’emprunt de 19 813 000 $ a été mis en place en juillet 2023 pour réparer l’autogare du havre et qu’aucune suite du projet n’a été discutée avec le conseil municipal jusqu’à maintenant.
« C’est pas moi qui fait les prix […] 600 000$ pour une déconstruction, ça serait toute une aubaine », a répondu la mairesse Julie Dufour. Elle a rassuré l’intégralité des membres du conseil qu’aucun règlement d’emprunt n’a été entamé. « Il n’y aura pas de déconstruction tant et aussi longtemps qu’on n’aura pas un plan, un prix et un plan de compensations de stationnement », assure-t-elle. Elle souligne également que cette décision sera prise en partenariat avec les propriétaires des immeubles qui sont directement touchés par la destruction du stationnement.
Michel Tremblay a poursuivi son intervention en clarifiant qu’alors que les propriétaires ont été contactés par les fonctionnaires et la mairesse, les conseillers, eux, ont été laissés dans l’ignorance, même si le sujet concerne directement leur arrondissement.
La conseillère du district 8, Mireille Jean, s’est jointe à la conversation en ajoutant qu’elle a également remarqué un manque de communication à l’intérieur des murs du conseil municipal. « Il y a eu des sorties qui ont été faites récemment pour dire que ça allait être démoli lorsque la décision n’est pas encore prise. Heureuse d’entendre aujourd’hui que votre décision n’est pas encore prise, c’est rassurant », a lancé Mme Jean. La conseillère soutient que sans la proposition d’un plan complet, aucune décision ou montant d’argent ne devrait être discuté dans un comité exécutif. « C’est 600 000$ qui peut être gaspillé, à mon avis », déclare-t-elle.
Elle a continué son intervention en pointant du doigt la mairesse à propos de ses interventions auprès les propriétaires d’immeubles. « Je suis propriétaire d’un immeuble tout à côté de l’autogare et bizarrement, on n’a pas été appelé pour savoir ce qui se passait à ce niveau-là », certifie-t-elle. La conseillère a révélé que l’association du centre-ville n’a reçu aucune proposition d’alternative à la démolition. « Tout ce qu’ils se font dire aujourd’hui, c’est que le comité exécutif, sans l’accord du conseil de ville, a décidé de passer immédiatement à l’action quand la décision n’est pas encore prise », témoigne-t-elle.
Citoyens insatisfaits par la STS
Durant la période de questions, plusieurs citoyens se sont exprimés sur les récents changements de circuits de la STS. Les commentaires sont unanimes, les citoyens sont insatisfaits du temps d’attente pour arriver à leur destination et souhaitent que des démarches soient mises en place pour régler ce problème.
La citoyenne de Chicoutimi-Nord qui a créé une pétition qui a amassé plus de 1000 signatures, Caroline Boily, était présente lors de la séance du conseil. Elle affirme être reconnaissante de l’appui de Michel Tremblay et de Serge Gaudreault, mais souligne tout de même que l’inaction de la mairesse était prévisible. « Elle a très hâte qu’on arrête d’en parler mais on n’arrêtera pas d’en parler parce que nous ne sommes pas contents », relève-t-elle.
La prochaine séance du conseil municipal se tiendra le 5 novembre à La Baie.
Jean-Marc Crevier a souligné qu’il est important d’écouter les citoyens dans le dossier de la STS. (Photo : Sofia Lépine / La Pige)
