« Moi, je vis dans le vintage »

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Le magasin Jello Musique a ouvert ses portes en 1986. (Crédit photo : Zachary Marchand) 

Souliers cirés, 45 tours et bars dansants, les années 30 à 70 sont maintenant surnommées rétro et vintage. Encore aujourd’hui, certains restaurants et infrastructures demeurent accrochés à ce style unique et coloré. Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, ces commerces sont précieux et seulement quelques-uns ont réussi à sortir de l’ornière.  

Zachary Marchand

Sur l’Avenue du Pont Sud, à Alma, le magasin Jello Musique attire l’attention des grands passionnés musicaux. À l’intérieur, des vinyles à perte de vue, de quoi faire rêver tous ceux possédant un tourne-disque. Le propriétaire de la boutique, Angelo Villeneuve, travaille dans le domaine depuis son adolescence. « Ça fait 48 ans que je vends du vinyle et il est l’emblème de la musique », raconte-t-il en écoutant le dernier album de The Eagles. Le disquaire possède à ce jour une collection de plus de 15 000 vinyles, sans compter ses milliers de disques compacts et cassettes en tout genre.

En 2022, en termes de vente, les vinyles se hissent devant les disques compacts aux États-Unis. Il a fallu 35 ans avant que ce phénomène se produise. (Crédit photo : Zachary Marchand)

 

Dans les 10 dernières années, un retour aux sources propulse l’achat de vinyle en tête d’affiche. Chez Jello Musique, c’est en 2013 que les vinyles sont réapparus dans les rayons. « C’est un beau plaisir de retourner dans le temps. J’ai vécu la mode vinyle, la mode cassette, la mode huit pistes, et la roue tourne pis tu reviens avec ça. C’est vraiment un beau petit feeling », exprime M. Villeneuve, encore plongé dans la nostalgie. Pour se refamiliariser avec le style rétro, les artistes de la dernière heure produisent à présent eux aussi des vinyles, ce qui est très populaire chez la génération Z. « Les jeunes aujourd’hui ça capote sur les vinyles. Du Lana Del Rey, du Taylor Swift, ça rentre ici et ça achète, achète et achète », affirme le propriétaire. Dans la boutique almatoise, les variétés de vinyles sont illimitées. Que ce soit pour du AC/DC ou du Harry Styles, ceux-ci rayonneront à coup sûr dans l’une des multiples étagères en bois.

Une poutine comme dans les années 60

À Chicoutimi, la liste d’établissements vintage se compte facilement sur les doigts d’une main. Les nombreux commerces préfèrent se moderniser, mais au Restaurant La Bonne Patate, située à Chicoutimi-Nord, rester encré dans les années 60 est le secret de leur réussite. « Ça fait 56 ans que rien n’a été changé et tu ne changes pas une recette gagnante. On a gardé les mêmes recettes et les mêmes décors. On fait des rénovations, mais on laisse le décor tel quel », déclare la co-propriétaire du restaurant, Annie Duchesne.     

Les propriétaires du restaurant forment un couple et sont nouvellement acquéreurs depuis bientôt 3 ans. (Crédit photo : Zachary Marchand)

 

Dès la porte franchie, les couleurs vives de jaune et de rouge font scintiller le restaurant comme celles des vieux films américains. Sur les murs, Marilyn Monroe est encore en tête d’affiche, et sur chaque table, un juke-box y est installé pour écouter les meilleures chansons d’Elvis Presley. Selon le propriétaire, Martin Tremblay, changer l’intérieur de la pataterie impacterait la venue de sa clientèle. « Le monde vient pour les juke-boxes, les hot-dogs et la poutine. Rien n’a changé et on ne changera rien non plus. » Pour les propriétaires, il n’y a rien de mieux que de vendre des hamburgers dans le dernier restaurant rétro en ville. « Nous sommes exclusifs et nous voulons rester uniques dans la région », déclarent-ils en faisant blanchir leurs premières pommes de terre frites de la journée.

Les juke-boxes du restaurant fonctionnent encore avec des pièces de 25 cents (Crédit photo : Zachary Marchand)

Que ce soit chez Jello Musique ou à La Bonne Patate, l’authenticité des lieux continuera éternellement à plaire à toutes les générations, rendant hommage aux vestes de cuirs et aux souvenirs des grands-parents.

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