Saguenay appuie sur les pédales des traverses piétonnes

Nicolas Tremblay, directeur d’Hydro-Jonquière (à gauche) et Marco Bouchard, contremaître en entretien des bâtiments (à droite) ont présenté  leur vision des feux de circulation mardi devant les médias. Photo : Félix-Antoine Bétil

Malgré les plaintes d’automobilistes, Saguenay ne compte pas reculer dans l’implantation de nouvelles traverses piétonnes. La Ville a donné, entre autres à La Pige, un accès privilégié au fonctionnement des feux de circulation lors d’une présentation tenue au centre Hydro-Jonquière mardi matin.

Contrairement à Montréal, c’est la formule des feux protégés qui a été privilégiée dans la région, c’est-à-dire que toutes les lumières des automobilistes deviennent rouges pour laisser les piétons traverser la rue. Ce choix ne plaît pas à tous les usagers de la route.

D’un côté, le trafic augmente et les automobilistes sont mécontents. De l’autre, les marcheurs s’impatientent de devoir attendre un certain temps avant de se rendre de l’autre côté de la rue. La Ville dit vouloir miser sur la sécurité en implantant des feux protégés. « À Saguenay, les automobilistes ne respectent pas les piétons, c’est aussi simple que ça », estime le contremaître en entretien des bâtiments, Marco Bouchard.

« Moi, je suis père de deux enfants. Mes enfants marchent à pied beaucoup. Lorsqu’on attend à une intersection, on peut penser aux personnes qu’on aime et se dire qu’un petit deux minutes d’inconvénient, c’est rien comparé à la sécurité des gens qu’on aime », ajoute-t-il.

Il a fallu 1min20 au journaliste de La Pige avant de pouvoir traverser à pied le boulevard du Royaume à Kénogami. Photo : Félix-Antoine Bétil

 L’urbanisme imparfait de Saguenay

La façon dont la ville a été aménagée il y a une cinquantaine d’années ne contribue pas à une installation parfaite, entre autres en raison de certaines de ses rues, trop près les unes des autres, ou encore à cause des boulevards très larges.

« Le schéma d’urbanisme vient avec ses défis. La géométrie de l’ensemble du territoire fait partie des intrants de conception. Il y a aussi les défis de l’urbanisme qu’il faut considérer », explique le directeur d’Hydro-Jonquière, Nicolas Tremblay.

Afin de trouver les meilleures façons d’installer les feux piétonniers, des firmes d’ingénieurs-conseils spécialisées en feu de circulation, situées à l’extérieur du Saguenay, ont été engagées par l’administration municipale.

La Ville de Saguenay utilise un simulateur de feux de circulation pour tester ses traverses piétonnes dans différents scénarios. Photo : Félix-Antoine Bétil

Des feux pour piétons de moins en moins rares

Selon les données de la Ville, plus de piétons circulent chaque jour aux endroits où il y a eu l’ajout de traverses. Par exemple, au coin Talbot/Université, le nombre de piétons a triplé, voire quadruplé durant les 12 principales heures de la journée, passant de 75 avant l’implantation à 271 à la suite de l’implantation.

À Saguenay, près d’un feu de circulation sur deux ne compte toujours pas de traverses pour piétons. Notons qu’un nouveau feu pour que les marcheurs puissent traverser sera installé au coin du boulevard Talbot et de la rue des Champs-Élysées à Chicoutimi.