Démêler le vrai du faux derrière l’itinérance, une conférence à la fois

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personnes assistants à la conférence

Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, près de 580 demandes d’aide pour personnes en situation d’itinérance proviennent de Saguenay et 80 d’Alma et de Roberval, selon le directeur général de la Maison d’accueil pour sans-abri de Chicoutimi, Yannick Harvey.  (Crédit photo: Amélie Harvey) 

Une conférence visant à démystifier les perceptions sociétales sur l’itinérance a pris place à la Bibliothèque de Chicoutimi hier soir. Environ une quarantaine de citoyens étaient au rendez-vous pour cette rencontre mise sur pied par le réseau des bibliothèques de Saguenay.  

Amélie Harvey 

Quatre panélistes ont répondu aux questions du public, dont trois représentants issus du Service du travail de rue de Chicoutimi, de la Maison d’accueil pour sans-abri de Chicoutimi que de la Ville de Saguenay.  

C’est le vécu de Marie-Hélène qui a été mis de l’avant. Celle qui préfère garder son nom de famille anonyme a passé six ans en situation d’itinérance au Québec et en Ontario.  

L’objectif de l’échange 

La directrice générale du Service de travail de rue de Chicoutimi, Janick Meunier, a souligné l’importance de cette séance d’échange.  « On souhaite une meilleure cohabitation, démystifier les préjugés. La question qu’on devrait se poser en 2024: comment ça se fait que nous avons encore des individus en situation d’itinérance? Est-ce que c’est l’itinérance le problème ou les contextes qui mènent à l’itinérance? », a indiqué Mme Meunier. 

De 2016 à 2022, Marie-Hélène a vécu sans domicile fixe et sans aide sociale « parce qu’elle le pouvait ». Maintenant, la femme a un emploi stable en tant qu’enseignante en anglais au secondaire et un logement. Deux ans plus tard, un sentiment d’imposteur l’habite toujours.

 « Est-ce qu’on sort vraiment la rue de l’itinérante? Je me sens toujours précaire, je ne sens pas que ce n’est pas fini l’itinérance, je sens que je suis en rétablissement. », a déclaré la femme. 

L’implication citoyenne  

Les participants ont posé de nombreuses questions. Ils ont montré une ouverture face au vécu de la femme et ont souligné la pertinence de ce rendez-vous. Les thématiques de la consommation, des pistes de solution collectives et individuelles à l’itinérance, de la réduction des méfaits ainsi que le manque de logements ont été abordées. 

« Vous pouvez donner de l’argent, mais si ce n’est pas ce dont la personne a besoin, ce n’est pas plus utile. La chaleur humaine, c’est le mieux qu’on peut donner », ont conclu Janick Meunier et Marie-Hélène.

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