Une pénurie d’orthophonistes
Obtenir un rendez-vous avec un orthophoniste au public peut nécessiter un an d’attente. Les listes d’attentes sont pleines par manque de travailleuses et par manque de postes disponibles13.
Tout dépendant du cas, l’attente peut durer plus ou moins longtemps tant au public qu’au privé. « L’enjeu principal est selon moi qu’il n’y ait pas assez d’orthophoniste ou du moins, pas assez de ressources pour répondre au besoin », a déclaré l’orthophoniste au centre de réadaptation à l’hôpital de Jonquière, Élisabeth Dufour. Que ça soit dans le milieu de la santé ou le milieu scolaire, le réseau public manque de travailleuse pour plusieurs raisons.
Dans le secteur public, les plus jeunes et tous ceux qui n’ont pas de postes doivent travailler dans énormément de conditions différentes. « On est barouetté un peu partout », ajoute M. Dufour puisqu’elles doivent se déplacer dans plusieurs écoles. Pour certaines, chaque semaine, elles doivent se rendre dans cinq ou six établissements scolaires par semaine précise-t-elle. Ensuite, les travailleuses qui n’ont pas de poste permanent doivent faire des remplacements à plusieurs postes « ce qui ne nous donne pas de sécurité d’emploi présentement », ajoute-t-elle.
La pénurie touche aussi le privé, mais principalement en raison du manque d’effectif. Le nombre de clients qui veulent obtenir un rendez-vous dépasse les capacités du nombre de cliniques disponibles dans la région. « Il n’y en a pas tant que ça des orthophonistes au privé », d’après l’orthophoniste en gériatrie à l’hôpital de Jonquière, Émilie Lajoie-Côté. Celle qui a déjà travaillé dans le privé a ajouté que c’était difficile de voir tous les clients qui demandaient des rendez-vous. « Au privé on n’était pas capable de passer à travers la liste d’attente. »
Dans le secteur public et privé, les conditions de travail difficiles de ce métier font partie des causes du problème de personnel d’après les deux orthophonistes. Une des problématiques est le salaire. « On est un métier à prédominance féminine, donc il y a des enjeux à ce niveau-là, où on n’est pas reconnu au niveau de l’ensemble des tâches que l’on fait », affirme Élisabeth Dufour.