Brûlée au troisième degré : une jeune fille battante

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Lily-Rose et son frère, Mathys, qui a éteint le feu sur elle lors de l’accident. (Photo : Kim Martin)

« Moi, ma plus grosse victoire c’est quand elle a ouvert les yeux et que je lui aie demandé : “Me vois-tu ?”. Elle a dit : “Oui” », révèle le père de l’adolescente qui a été gravement brûlée cet été, à la suite de l’explosion d’un appareil à fondue. Aujourd’hui, même si elle vit chaque jour avec les conséquences de cet événement, la jeune Lily-Rose demeure positive.

Kim Martin

L’accident a eu lieu le 29 juin alors que la famille était en camping. La famille célébrait l’anniversaire de leur fils cadet avec un souper fondue. Le père de Lily-Rose, Frederic Marceau a voulu allumer un poêle à fondue. « C’est les vapeurs du gel [combustible] qui se sont promenées sur la table » et qui ont ensuite réagi avec la chaleur des autres appareils chauffants sur la table. Une boule de feu s’est créée et a enflammé Lily-Rose.

Un exemple de jet de flamme créé par la réaction entre un objet chaud et l’éthanol. (Crédit photo : Bureau du commissaire des incendies de l’Ontario)

28% du corps de l’adolescente a été brûlé. Elle a dû rapidement subir une greffe de peau pour ses mains et ses bras et, une semaine plus tard, une greffe au visage. Pour ces deux opérations, elle a été plongée dans un coma artificiel pendant plusieurs jours. Elle a perdu la partie supérieure de ses oreilles en raison de ses brûlures.

« La première semaine, on n’était pas capables de se regarder sans pleurer », se remémorent les parents de Lily-Rose. « Mon père a un fond d’écran avec des photos de moi et il n’était même pas capable d’ouvrir son téléphone », renchérit Lily-Rose.

Son père ressent toujours un fond de culpabilité face à tout ce qui s’est passé. « J’ai tout le temps un sentiment de culpabilité, même si [Lily-Rose] me dit que ce n’est pas de ma faute. » « Est-ce que je n’ai pas assez pris de précautions ? Je ne le sais pas… Est-ce que c’est de ma faute que je ne lui ai pas dit : “Tasse-toi” ? »

La mère de Lily-Rose est toujours en arrêt de travail pour prendre soin de sa fille, alors que son père a recommencé à travailler pour soutenir sa famille. (Photo : courtoisie)

À chaque année au Canada, plus de 46 000 personnes subissent d’importantes brûlures et environ 2100 personnes sont hospitalisées pour ces brûlures, selon un rapport du CIUSSS de la Capitale-Nationale datant de 2021.

Des complications médicales

Le cauchemar s’est aggravé pour la famille lors d’une fin de semaine. La fille de 13 ans a vécu deux arrêts cardiaques. Lors de son séjour à l’hôpital, Lily-Rose a eu une pneumonie. Elle a aussi vécu un « délirium » lorsqu’elle était en sevrage de ses médicaments.

Une mince couche de peau du cuir chevelu de Lily-Rose a été utilisé pour effectuer sa greffe faciale. (Photo : courtoisie)

Un retour à la normale

Lily-Rose est maintenant de retour à l’école. Sa réintégration s’est bien passée et Frederic Marceau confirme que son école secondaire a bien préparé les étudiants à l’arrivée de sa fille. Les enseignants ont parlé aux élèves et leur ont montré des images de Lily-Rose. De plus, elle a également pu recommencer à pratiquer son sport : le basketball.

Lily-Rose fait partie du programme Sport-études dans la concentration basketball. (Photo : courtoisie)

Sa nouvelle réalité fait en sorte que, trois fois par semaine, elle doit suivre des traitements assidus. À l’agenda, il y a des massages pour stimuler la production de collagène et des rendez-vous chez le physiothérapeute, le kinésiologue et l’ergothérapeute. Elle doit aller voir sa chirurgienne à Montréal à chaque trois mois.

Malgré tout, la jeune Saguenéenne a accepté sa nouvelle apparence. Lily-Rose se dit qu’« il faut qu’[elle] apprenne à vivre de même ». 

 

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