Les jeunes de la région parmi les plus grands vapoteurs au Québec

Les jeunes du secondaire s’approvisionnent généralement en produits de vapotage par l’entremise d’un ami ou en demandant à quelqu’un d’aller en acheter pour eux. (Crédit photo : Vaping360/Flickr)
28 % des élèves du secondaire au Saguenay—Lac-Saint-Jean utilisent une vapoteuse au quotidien, selon l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire (EQSJS) 2022-2023. C’est un chiffre qui se situe bien au-delà de la moyenne provinciale de 16 %.
Tristan Côté
La région arrive deuxième du classement, tout juste derrière celle de la Côte-Nord à 31 %.
« Ce n’est pas le score qu’on aurait voulu. On a beaucoup de travail de prévention à faire », admet l’agent de programmation, de planification et de recherche au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Saguenay—Lac-Saint-Jean (CIUSSS), Samuel Larouche.
La vapoteuse en hausse chez les jeunes, la cigarette en déclin
Bien que ce ne soit qu’une minorité de jeunes au Québec qui en font usage, le nombre d’adolescents qui utilisent la vapoteuse est en hausse depuis une quinzaine d’années. La cigarette a, quant à elle, fait le chemin inverse, alors que le nombre d’élèves du secondaire qui l’utilisaient est passé de 31 % en 1998 à 4 % en 2019.
Cela coïncide avec la montée en popularité de la vapoteuse auprès de cette clientèle. Environ 5 % des élèves de chaque niveau du secondaire utilisaient ce qui était autrefois connu comme une « cigarette électronique » avant d’être renommée une « vapoteuse » en 2013, selon l’Enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire. Cette proportion a grimpé jusqu’à plus de 30 % pour certains niveaux du secondaire en 2019 lors de la même enquête.
Du côté des élèves du primaire, l’agent de programmation, de planification et de recherche au CIUSSS de l’Estrie, Olivier Tessier, souligne qu’il y a une absence de données, car une potentielle quantification est « injustifiable » pour le moment. Il ajoute toutefois que « des infirmières de santé publique » ont toutefois pu noter « une recrudescence » du vapotage dans les écoles primaires.
Nouvelle image, même problème
Tessier explique que l’industrie du tabac a profité d’une certaine naïveté des jeunes québécois à l’époque pour changer leur modèle d’affaires lorsque le marché de la cigarette était en déclin. « Elle [l’industrie du tabac] tentait par plusieurs moyens de se refaire [une image]. Il y avait une dénormalisation au niveau du tabac, précise-t-il. Elle s’est appuyée sur cette stratégie [la dénormalisation] en mettant de l’avant que le vapotage était une façon de faciliter l’abandon du tabac. Ils se sont appuyés sur cet élément-là pour développer un tout nouveau marché : les jeunes, surtout les non-fumeurs. »
Il renchérit en mentionnant que les entreprises de tabac ont usé d’un moyen qui attire facilement les jeunes pour propager leurs messages : des influenceurs sur les réseaux sociaux.
La vapoteuse est-elle toujours considérée comme une étape dans un processus graduel pour arrêter de fumer ? « Pas nécessairement », selon l’assistante au supérieur immédiat pour les conseillers en abandon tabagique au CIUSSS de l’Estrie, Mélanie Parent. Elle explique que cela dépend aujourd’hui « de la quantité de nicotine que la personne prend ». Un « accompagnement » et des « produits de remplacement de nicotine » sont les options privilégiées maintenant.
Mme Parent rappelle qu’il y a « des conseillers en abandon tabagique dans les réseaux de santé » qui sont disponibles dans toutes les régions du Québec. Il existe également d’autres ressources, comme la ligne téléphonique J’arrête, qui est également disponible via le site Québec sans tabac par message texte et en personne.






