Confection Imagine : une histoire mère-fille

Il est possible de se rendre directement à l’atelier de l’entreprise à Laterrière. (Crédit: Courtoisie)
L’entreprise artisanale située dans la municipalité de Larouche, Confection Imagine, tisse depuis plus de 20 ans une histoire unique entre une mère et sa fille. Les fondatrices, Louise Simard et Mélissa Lavoie, unissent leur passion pour la couture et leur créativité afin de transformer des retailles textiles en créations uniques.
Fondée en 2001, l’entreprise a fait ses débuts alors que Louise travaillait seule à son compte. Encore adolescente, Mélissa s’impliquait déjà. « À l’époque, elle faisait beaucoup de costumes pour des clubs et des troupes de danse. Je me souviens que je l’aidais déjà quand j’étais au secondaire, surtout pour mes costumes de nage synchronisée », se rappelle-t-elle.
Ce n’est qu’en 2015 que l’idée d’un projet commun commence à germer. « On se disait souvent : faudrait qu’on fasse quelque chose ensemble, quelque chose à notre image », ajoute la jeune femme. C’est attablées dans un restaurant qu’elles ont imaginé la création de sacs à partir de matériaux recyclés.
La mission écologique de l’entreprise n’a cessé de prendre de l’ampleur, depuis. Chaque année, la compagnie augmente la proportion de matériaux récupérés pour ses créations. « On double pratiquement notre volume de réutilisation chaque année », affirme Mélissa. Rideaux, vêtements, bannières commerciales, elles utilisent tous les types de morceaux textiles désuets.

Des bacs d’uniformes désuets provenant de Rio Tinto. (Crédit: Alysson Patry)
Leur conscience environnementale a d’ailleurs été soulignée à plusieurs reprises. En 2022, Confection Imagine a reçu le coup de cœur du concours Prix Initiatives Circulaires pour son projet de revalorisation des bannières publicitaires transformées en sacs uniques.
Avec le temps, la demande a tellement augmenté que les deux femmes ont fini par avoir besoin de main-d’œuvre pour les aider dans le processus de création. « Ça a toujours été ma mère et moi. Donc, d’accueillir une employée dans la maison familiale n’est pas toujours évident. Il a fallu tracer des frontières entre le travail et la vie privée », confie Mélissa.
Cependant, la pandémie de COVID-19 a permis à l’entreprise d’évoluer en ce sens. « On a découvert que les gens pouvaient coudre de chez eux. Maintenant, on travaille avec des couturières à contrat qui collaborent à distance. C’est nous qui créons les patrons et les pièces, et elles nous aident pour l’assemblage final », soutient-t-elle. Cette nouvelle flexibilité a contribué à une augmentation de la production, tout en permettant de conserver la méthode de fabrication artisanale du départ.

L’atelier de Confection Imagine est situé à même la maison familiale. (Crédit: Alysson Patry)
L’entreprise, qui s’était fait connaître principalement grâce à ses sacs hors du commun, a pris une tout autre direction dans les dernières années. Les créatrices collaborent maintenant avec des entreprises et institutions locales pour créer des produits uniques à leur image. Que ce soit pour Rio Tinto, l’UQAC, des salons funéraires et, tout récemment, l’Assemblée nationale, chaque projet est créé avec la même attention aux détails et la même volonté de faire rayonner leur histoire familiale à travers leurs produits.
Aujourd’hui, leur regard se tourne vers l’avenir. Louise pense peu à peu à la retraite, et l’entreprise entame une phase de transition. « Toute notre énergie est consacrée à préparer ce qui va se passer dans trois ans. C’est beaucoup d’organisation, mais aussi beaucoup d’émotion. Parce qu’au départ, c’est une entreprise familiale », explique Mélissa. Bien qu’elle perde sa couturière principale, la cofondatrice est déterminée à assurer la continuité de l’entreprise. Elle entend adapter le projet à sa vision artistique tout en honorant l’héritage familial qu’elle et sa mère ont créé.






