Alexa Carle-Hébert : le désir de briser les stéréotypes

Share:

« Je veux vraiment que les gens me voient moi en premier et non mon fauteuil roulant », affirme la mannequin. (Crédit : Agence Johnson)

Alexa Carle-Hébert est une comédienne et mannequin montréalaise qui s’impose comme une voix forte pour la diversité et l’inclusion dans les arts. À 29 ans, son parcours, marqué par l’audace et la détermination, témoigne de sa capacité à briser les stéréotypes associés aux personnes en fauteuil roulant.

Alors qu’elle était âgée de 16 ans, Alexa Carle-Hébert s’est retrouvée paralysée à la suite d’un accident d’auto. Étant victime d’une quadriplégie due à une lésion médullaire au niveau C5. « C’est dû à une blessure à la moelle épinière. Je suis paralysée à 80 % de mon corps, de la poitrine aux orteils », explique-t-elle.  

La jeune femme a toujours nourri une passion pour les arts. Son entrée dans le monde du cinéma s’est faite de manière inattendue : lors d’un cours de scénarisation à l’Université Concordia, en rencontrant la réalisatrice Geneviève Sauvé. Même si elle n’avait aucune expérience de jeu, elle a alors osé mentir en affirmant le contraire. 

« C’est pour ça que je fais mon métier, pour jouer des rôles et prendre des photos où mon handicap n’est pas en premier plan et qu’on voit la personne ou le personnage avant », souligne la comédienne. (Crédit : Specs Models)

Cette audace lui permet de décrocher le rôle principal dans le long-métrage Le jour où le dromadaire est parti, où elle incarne Elizabeth, une artiste enceinte de son meilleur ami. Le film, dont la production s’est achevée en avril 2023, aborde la maternité sous un angle inédit, intégrant le handicap sans en faire le centre de l’histoire. 

En parallèle de sa carrière cinématographique, Alexa Carle-Hébert s’illustre également dans le mannequinat. Elle devient l’égérie chez Détails, une agence montréalaise prônant l’inclusion et la diversité dans l’industrie de la mode. « L’agence m’a contactée et m’a demandé si je voulais venir. J’étais étonnée et contente, j’ai répondu ‘‘ben oui, pourquoi pas’’! Je suis une personne qui dit rarement non », raconte-t-elle. Son image, loin des stéréotypes traditionnels, représente une beauté plurielle et authentique, inspirant de nombreuses personnes à accepter et célébrer leurs différences. 

Un conseil d’Alexa est de « ne pas essayer de trop plaire aux autres, car la seule personne importante à qui il faut plaire est soi-même ». (Crédit : Instagram – alexacarleh)

Alexa Carle-Hébert incarne une nouvelle génération d’artistes qui défient les normes établies, prônant une représentation plus juste et diversifiée des personnes handicapées dans les médias.  Son travail, croit-elle, contribue à ouvrir des portes pour les talents souvent ignorés, tout en inspirant ceux et celles qui aspirent à voir leurs réalités reflétées à l’écran et sur les podiums.​ « Je pense que les médias peuvent un peu trop utiliser la carte de la diversité juste pour montrer qu’ils sont ouverts, mais pour finalement la représenter maladroitement. » 

Au-delà de ses activités artistiques, la Montréalaise est une militante active pour l’accessibilité et la représentation des personnes en situation de handicap. Elle a participé au Défi Everest-Orford, un défi annuel durant le mois de septembre, une ascension symbolique du Mont-Orford, où elle a été transportée en fauteuil adapté, soulignant ainsi l’importance de l’accessibilité et de la solidarité communautaire. 

Alexa Carle-Hébert est une de ces artistes qui refusent de se laisser définir par des limitations. Son parcours est une invitation à repenser les normes, à célébrer la diversité et à croire en ses rêves, peu importe les obstacles. 

Share: