Bande dessinée : « Il y a un vrai star-système qui s’est installé » -Tristan Demers

Paul Bordeleau a apprécié l’agenda chargé d’activités que lui a préparé l’organisation. (Photo : Zachary Sanche)
Dessins devant public, expositions évolutives, ateliers de création : la bande dessinée prend une place importante au Salon du livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean depuis plusieurs années.
Le bédéiste Paul Bordeleau participait pour la première fois à ce salon. « Je trouve que les gens sont vraiment là, ils sont vraiment présents, ils sont curieux », a-t-il souligné.
Il présente ces jours-ci Au revoir New York, publié chez Front Froid. Ce cinquième ouvrage en carrière retrace son voyage étudiant dans la métropole américaine.
M. Bordeleau a expliqué que la présence accrue des bédéistes dans de tels événements permet de faire comprendre aux jeunes qu’il s’agit d’un véritable métier.
« Pour moi, c’est primordial, et que ça ait lieu dans un salon du livre, que la bande dessinée soit partie prenante, au même titre que la poésie, que la littérature, c’est logique pour moi. »
Une forme d’art qui part de loin
M. Bordeleau relate que dans les années 80-90, époque où il a lancé sa carrière, il n’y avait pas d’éditeurs de bande dessinée, seulement des magazines.
Le créateur de Gargouille et habitué du Salon du livre, Tristan Demers, a aussi pu constater l’évolution de la place de la BD au Québec. « Quand je parle avec mon œil de vieux routier, je me souviens qu’il y a des années de ça, la bande dessinée québécoise, c’était un peu flou, on ne savait pas trop ce que c’était, alors que là, il y a un vrai star-système qui s’est installé. »

Tristan Demers en est à plus de 30 ans de participation au Salon du livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean. (Photo : Zachary Sanche)
Les passionnés sont servis
Le Carrefour de la BD, une salle dédiée aux activités en lien avec le neuvième art, garde une place centrale au salon depuis les années 1990. Le fameux match d’impro BD, animé par M. Demers, y est l’événement le plus populaire. « C’était vraiment intense », a avoué la responsable de salle Alexa Tremblay-Francoeur.
Le concept existe depuis environ 25 ans : trois dessinateurs s’affrontent sur un sujet déterminé sur place et le dessin le plus original l’emporte.
Les illustrateurs du collectif Première Drave se sont produits quant à eux à de nombreuses reprises en présentant des cadavres exquis. L’exercice consiste à faire composer un dessin par plusieurs personnes sans qu’elles ne prennent en compte les éléments précédents. Le résultat finit par être surprenant et loufoque.
« Surtout au Saguenay-Lac-Saint-Jean, ils font beaucoup de place et beaucoup d’activités pour les bédéistes, et ça j’apprécie », a insisté le créateur du phénomène de l’Agent Jean, Alex A.
La proximité avec le lectorat demeure le principal bienfait pour les auteurs, selon M. Demers. « Moi, faire un livre, c’est 500 heures de travail […], donc ça fait du bien de voir du monde après et de savoir ce qu’ils en pensent. »






