Deux ans après l’attentat de la grande mosquée de Québec | Les réseaux sociaux au cœur de la propagande
Les médias sociaux deviennent de plus en plus un moyen de ralliement afin de rassembler les individus qui ont les mêmes opinions. C’est ce qui est ressorti de la conférence publique organisée par le Groupe de recherche et d’intervention régionale (GRIR) de l’UQAC et le Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence lundi soir à L’érudit Café de Chicoutimi.
Selon la chercheuse du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence (CPRMV), Aurélie Girard, la diversité d’opinions des gens peut diminuer avec les algorithmes de Facebook. «Les individus vont suivre des pages qui représentent leurs intérêts. Sauf que souvent, les mouvements présentent uniquement les faits ou données qui soutiennent une thèse en délaissant ou cachant celles qui la contredisent.»
Ceux-ci vont régulièrement avoir des contacts avec des personnes qui pensent comme elles, ce qui empêche de voir les deux côtés de la médaille.
La radicalisation menant à la violence est un processus selon lequel des personnes adoptent un système de croyances extrêmes comprenant la volonté d’utiliser, d’encourager ou de faciliter la violence en vue de faire triompher une idéologie, un projet politique ou une cause comme moyen de transformation sociale.
Deux événements majeurs au Québec
Deux événements majeurs ont favorisé l’émergence du phénomène de radicalisation dans les 15 dernières années selon le CPRMV: les accommodements raisonnables en 2006 et la Charte des valeurs québécoise présentée en novembre 2013 par l’ancien ministre péquiste Bernard Dranville. La responsable de la formation et du développement des compétences au CPRMV, Roxanne Martel-Perron, a constaté une vague de violence à l’égard de certaines communautés religieuses. «Des femmes se sont fait arracher leurs voiles dans le métro de Montréal par des individus et des bâtiments religieux ont été vandalisés».
Les deux panélistes du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence ne remarquent pas de tendance ou d’événements propres à la région. Il y a bien eu des événements comme le vandalisme d’une mosquée avec du sang de porc en 2013 accompagné d’une lettre contenant des propos à connotation islamophobe, des autocollants et affiches portant l’inscription «Saguenay ville blanche» en août 2014 et au cimetière de Saint-Honoré en 2017. «Sauf que ce genre de gestes xénophobes n’est pas propre à la région, il y en a eus dans plusieurs villes du Québec», nuance Mme Martel-Perron.