Les amateurs de « bébelles à gaz » réagissent
Même si l’environnement est un sujet qui gagne en importance, le Saguenay-Lac-Saint-Jean reste tout de même une région où de nombreux citoyens sont amateurs de pick-up et autres véhicules à essence. La récente annonce du gouvernement concernant l’interdiction des véhicules à essence dès 2035 a donc fait beaucoup réagir les résidents.
« J’ai vu passer l’article à de multiples reprises dans mon Facebook. C’est sûr qu’en tant qu’amateur de bébelles à gaz, cette nouvelle vient nous chercher », indique le Jonquiérois Jean-Denis Côté.
Selon lui, le bruit d’un moteur à essence est unique et ne pourra jamais être reproduit dans un véhicule électrique. Il affectionne aussi le fait de travailler à l’intérieur d’un moteur à essence pour changer plusieurs pièces. Il voit cela comme étant comparable à une drogue.
« Ce sujet n’a pas fini de faire jaser. Certains extrémistes voudront garder leurs véhicules à essence le plus longtemps possible », estime un étudiant en génie mécanique natif de La Baie, Charles Gagnon.
Avis des concessionnaires
Bien qu’il y ait des réactions négatives, les concessionnaires tels que Volkswagen, Ford et Toutes Les Marques ont toutefois confiance que la région se dirige de plus en plus dans cette voie.
« La mentalité est déjà en train de changer et les clients deviennent conscientisés peu à peu. Je crois que quand ce changement se fera, la population saguenéenne l’accueillera bien », révèle le directeur des ventes chez Galerie Ford, Simard Langis.
Pour ces fournisseurs, il est toutefois clair que même si le gouvernement et les gens semblent prêts à cette éventualité, l’industrie automobile est celle qui détient le gros bout du bâton dans ce dossier. À leur avis, les technologies d’en ce moment ne sont pas à point et il n’y aura aucun changement tant et aussi longtemps que des solutions ne seront pas trouvées.
Selon le directeur général des concessionnaires Toutes Les Marques d’Alma et Chicoutimi, Éric Simard, le problème des voitures électriques ne réside pas dans la performance. Au contraire, M. Simard souligne qu’elles sont plus performantes et que les pick-up et VUS qui seront bientôt sur le marché auront même une capacité de charge plus élevée. La principale problématique est plutôt au sujet des batteries.
« Elles coûtent beaucoup trop cher à récupérer contrairement aux batteries conventionnelles dans les moteurs à essence. Cela fait en sorte qu’en ce moment, une voiture électrique doit avoir plus de 80 000 km pour commencer à être moins polluante », exprime-t-il.
Un enjeu en lien avec la recharge de ces batteries est aussi présent. « Peu de bornes sont disponibles en ce moment et il va falloir trouver de la place pour en installer suffisamment. La durée de vie des batteries doit aussi être améliorée. Par exemple, je ne crois pas que les gars de la construction vont être en mesure d’attendre que leur pick-up recharge au beau milieu d’une job », termine le directeur des ventes chez Saguenay Volkswagen, Joël Raymond.