Soccer universitaire : difficile de se tailler une place

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Les programmes de soccer universitaire semblent difficilement accessibles pour les joueurs de la région en raison d’un manque de visibilité auprès des recruteurs. Les équipes sont déjà presque formées à leur arrivée aux camps et il est difficile d’y faire sa place.

Cette situation a été vécue par Sydney Finger qui évolue dans la région au niveau AA depuis cinq ans. Elle a tenté d’intégrer l’équipe de l’Université Laval à la fin de l’été et s’est présentée aux camps qui comptaient 31 filles, dont une autre seulement venait d’une région éloignée. « L’entraîneur avait l’air intéressé, mais il m’a expliqué clairement comment ça fonctionne. La direction recrute les joueuses un an d’avance, donc l’équipe est quasiment toute faite. Elle garde toujours quand même quelques places s’il y a des perles », explique-t-elle en mentionnant qu’elle s’attendait à ce que l’accès soit très limité.

L’athlète s’était entraînée au CrossFit tous les jours pendant plus de deux semaines pour arriver au meilleur de sa forme. Alors qu’elle avait passé le premier retranchement et qu’elle était censée disputer le match préparatoire le deuxième jour, la direction de l’équipe a changé d’avis et a préféré prioriser d’autres joueuses qu’elle avait davantage vues jouer. « Le coach m’a dit qu’il voyait que le Saguenay n’était pas la place où j’aurais pu le plus me développer parce que c’est restreint. Il aurait vraiment voulu voir comment je serais aujourd’hui si j’avais évolué dans une grande ville de Québec », affirme la Chicoutimienne de 19 ans, qui retentera sa chance l’année prochaine.

La région mise énormément sur la construction du stade à Jonquière pour l’amélioration du développement des joueurs et du niveau de jeu. Photo : Marie-Ève Salesse

 

Selon le directeur technique du Club Venturi, également responsable du soccer masculin et féminin du Cégep de Jonquière, Sébastien Masias, les joueurs de la région doivent faire les démarches très tôt, en janvier ou février, auprès des responsables des universités pour créer un lien et espérer intégrer leur équipe. « Quand tu entres en première année, tu arrives tard sur le campus de l’université. Il y a des gens qui sont déjà sur les lieux, qui ont dû participer à des camps, qui ont été vus dans les équipes civiles. C’est sûr que pour nos joueurs et nos joueuses c’est plus compliqué », déclare-t-il.

Le développement des joueurs de soccer s’améliore dans la région d’après lui, mais le problème, c’est le manque de volume de joueurs, d’entraîneurs qualifiés et d’installations.

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