Aucun écran avant deux ans selon les experts
Plusieurs enfants ne peuvent pas développer leur motricité en raison de leur surutilisation des écrans. Ils font tout sur leur écran, même des casses-têtes, selon France. Photo: Katerine Belle-Murray
Selon une étude de l’Institut national de la santé publique du Québec (INSPQ), les enfants de zéro à quatre ans passeraient en moyenne 8,82 heures par semaine devant la télévision alors que la Société canadienne de physiologie ne recommande aucune exposition à tous les types d’écrans avant au moins l’âge de deux ans.
De plus, selon l’enquête de NETendances, 40 % des Québécois âgés de 6 à 17 ans passent environ 10 heures par semaine sur Internet, une hausse de 15 % en un an en raison de la pandémie.
Le professeur en technologie éducative à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), Patrick Giroux, explique que si on dit que le temps d’écran a un lien sur le comportement ou le développement d’un jeune enfant, il faut d’abord comprendre la signification de celui-ci.
Le fait d’utiliser des appareils électroniques n’affecte pas automatiquement le développement, mais « ne permet pas nécessairement à l’enfant de faire les activités dont il a besoin à son âge pour se développer correctement », reconnaît M. Giroux.
Il affirme lui aussi que les enfants devraient être exposés à aucun écran, incluant la télévision jusqu’à deux ans. « Les bambins à cet âge-là ont besoin de bouger, de manipuler des objets pour développer leur motricité et de se faire chanter des chansons pour apprendre du vocabulaire et interagir avec leurs parents. »
Contrôler le temps d’écran
France, une mère de famille qui a préféré ne pas divulguer son nom, a décidé de couper l’accès aux réseaux sociaux à sa fille et de contrôler le temps qu’elle passe sur les écrans depuis qu’elle a six ans.
La mère d’Amélie a pris cette décision il y a cinq ans, en raison du comportement problématique de sa fille. « Amélie faisait environ 10 à 15 crises par jour, elle avait des comportements d’un enfant de quatre ans et elle était aussi médicamentée pour trouble de l’opposition », explique France. À ce moment, sa faisait tout sur ses écrans, même des casse-têtes.
Il n’a fallu que quelques mois d’arrêt d’écrans pour que la mère remarque une différence chez Amélie. « Elle suivait mieux dans les cours à l’école et elle ne faisait qu’une crise par jour voire même une par semaine. Il y avait beaucoup moins d’opposition et je la sentais plus en contrôle de ses émotions », révèle la mère d’Amélie.