Apprendre deux langues dès la naissance

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Emma (Ichika en japonais) qui veut dire première fleur et Lili (Misaki en japonais) qui veut dire beau bourgeon ont été élevées dans un milieu francophone et japonais dès la naissance. Photo : Jacinthe Fortin 

En 2016 au Canada, 22 % de la population disaient avoir une langue maternelle immigrante, donc autre que le français ou l’anglais, selon Statistique Canada. Les familles canadiennes font de plus en plus apprendre plus d’une langue à la naissance de leurs enfants.  C’est le cas pour Emma et Lili qui parlent français et japonais avec leurs parents. 

Emma, trois ans, et Lili, huit mois, parlent en français avec maman et en japonais avec papa. « C’était important pour nous. On voulait prioriser les deux langues pour qu’elles puissent communiquer avec les deux familles », confie la mère Jacinthe Fortin.

Selon la conseillère pédagogique à la formation linguistique au Cégep de Jonquière, Ariane Tremblay, il faut que chacun des parents parle à ses enfants dans sa langue maternelle. « Si c’est la langue maternelle du parent, il va avoir un meilleur accent, une meilleure prononciation, de meilleures tournures de phrases et expressions et c’est normal », ajoute-t-elle. 

La mère a craint pour l’apprentissage des langues par sa plus vieille, puisqu’elle a pris plus de temps que la moyenne avant de commencer à parler. Une situation qu’Ariane Tremblay ne trouve pas problématique. « C’est normal qu’il y ait un léger retard parce que ça prend davantage de temps pour placer deux langues. »  

Elle mentionne également qu’il n’est pas recommandé d’utiliser les deux langues pour former une phrase. « En utilisant par exemple des mots français et japonais dans la même phrase, l’enfant va penser que c’est la même langue. Il va donc parler en utilisant des mots des deux langues. » 

La conseillère en langue suggère aussi d’avoir des moments distincts pour parler chacune des langues au lieu de traduire les phrases les unes à la suite des autres. « Traduire la même phrase dans les deux langues ressemble davantage à un modèle d’enseignement comme celui à l’école, ça enlève tout le naturel de la chose », admet-elle.  

Il faut par contre essayer de varier les périodes dans lesquelles on utilise le français ou l’anglais. Selon Ariane Tremblay, si l’enfant parle tout le temps en anglais avec papa au moment du bain et du dodo il connaîtra un vaste vocabulaire, mais seulement pour la salle de bain et la chambre à coucher.

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