Une clientèle qui manque de filtre

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Saviez-vous qu’une petite dose de sodium réduit l’amertume du café? Selon plusieurs employés de cafés de la région, certains clients devraient songer à saler leur cappuccino car ils font preuve d’un manque flagrant de civilité.  

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image libre de droit Pixabay

Raphaël Boivin, étudiant et co-gérant du Café Ginette au Cégep de Jonquière, garde un goût amer d’un événement survenu au début de la session 2022. Selon lui, le client était insatisfait de ne pas pouvoir payer son café en liquide et il s’est mis en colère. « Voulant payer avec sa carte débit, il a tellement exagéré son geste en insérant sa carte dans le lecteur qu’il l’a brisé », explique le jeune homme. Pendant une semaine, les employés du Café Ginette ne pouvaient plus faire payer leurs clients avec la carte. La gestion du café a publié la nouvelle sur les réseaux sociaux afin d’informer la clientèle du désagrément.

« Je pense qu’il s’est reconnu et qu’il va éviter le secteur pour un bout », conclut-il.

« On est juste des employés du Tim Hortons » (Alycia Simard)

Alycia Simard, âgée de 19 ans, travaille au Tim Hortons depuis plus de deux ans. Elle témoigne du manque de respect et de compréhension dont elle et ses collègues sont victimes. « J’ai commencé à travailler au Tim Hortons pendant la Covid, mais mes collègues disent que c’est pire depuis la pandémie », confie-t-elle.

La jeune femme se décrit telle une personne patiente et indulgente, cela n’empêche pas certains de ses clients d’être irrespectueux.

« Les gens ne sont pas compréhensifs ni patients, on se fait mal parler plusieurs fois par jour », déplore-t-elle.

À son premier hiver au restaurant, Alycia raconte qu’un client s’est montré particulièrement impatient. Un homme, pris de colère, serait sorti de son véhicule, se serait rendu à la fenêtre du service au volant avant d’y donner quelques coups, afin d’avoir son café avant son tour. « Il klaxonnait, il baissait sa fenêtre et criait après les autres clients pour qu’ils avancent », précise l’employée. Ensuite, l’homme serait retourné à sa voiture, avant de passer par-dessus le terre-plein du service à l’auto.

Une tradition précaire

Depuis plus d’un siècle, les employeurs visent une version « parfaite » du service à la clientèle. En Allemagne, on dit que le client est roi, ici, on dit qu’il a toujours raison. L’écrivain Maxime Gorki lui disait : « La culture nouvelle commence là où le travailleur et le travail sont traités avec respect. »

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