L’hydrogène vert, pas aussi révolutionnaire qu’on le prétend

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Selon le gouvernement du Québec, les bioénergies pourraient également être la solution (Photo : Alexander Limbach / Adobe Stock).

Selon le gouvernement du Québec, l’hydrogène vert est censé révolutionner la province dans les prochaines années. Il y a toutefois une mise en garde à faire puisque selon plusieurs experts, cette dernière ne serait pas aussi rentable et efficace qu’on le prétend dans la Stratégie québécoise sur l’hydrogène vert et les bioénergies.

Selon ce qui est mentionné dans ce programme, « l’amélioration des technologies des électrolyseurs et les faibles coûts de l’électricité renouvelable permettent d’envisager au Québec une filière de production d’hydrogène vert rentable et concurrentielle ». Cet avis ne fait toutefois pas l’unanimité du côté des professionnels.

« Ce n’est vraiment pas mature pour le Québec. Les technologies nécessaires pour répondre aux ambitions qui ont été présentées ne sont pas encore au point », précise le professeur en écologie industrielle et lutte aux changements climatiques à l’UQAC, Patrick Faubert.

Le professeur en écologie industrielle et lutte aux changements climatiques à l’UQAC, Patrick Faubert (Photo : Courtoisie).

Son efficacité est également remise en cause puisque la production de l’hydrogène vert implique une certaine perte d’énergie. Le processus nécessite également une grande capacité d’électricité. C’est donc ce qui pourrait éventuellement poser un problème puisque le premier ministre avait confié en septembre que le Québec devait être prudent, car un manque d’électricité est prévu pour les prochaines années.

« Le processus donnerait environ trois cents d’électricité pour en avoir utilisé dix. Autrement dit, on perd 40 % d’énergie pour fabriquer l’hydrogène donc il a bien beau être vert, ce n’est pas super intelligent comme système. Ce n’est pas rentable autant financièrement que thermodynamiquement », explique le biologiste et professeur titulaire au Département des sciences fondamentales de l’UQAC, Claude Villeneuve.

L’essence, toujours un problème

Selon le Gouvernement du Québec, cette filière énergétique serait également une des solutions possibles pour diminuer les GES produits par les véhicules à moteur. Cette idée avait toutefois été vivement critiquée par le chroniqueur automobile William Clavey lors d’une entrevue avec La Pige en octobre dernier.

« Déjà en partant, extraire de l’hydrogène ça prend une quantité d’électricité et d’eau phénoménale. Après ça, tout le procédé pour convertir ça en carburant, ça nécessite encore une fois beaucoup d’énergie donc maintenant c’est de savoir si c’est réellement meilleur pour l’environnement », questionne-t-il.

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