Le monde des bars rajeunit

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Les bars ont connu plusieurs bouleversements lors de la pandémie. Au Saguenay comme ailleurs, ceux qui y ont survécu doivent désormais s’adapter à une nouvelle clientèle et à un nouveau fonctionnement.

Avant la pandémie, les bars étaient le lieu de rassemblement de prédilection des plus de 35 ans. C’est ce que décrit Claude Proulx, le propriétaire d’un pub rimouskois. Selon lui, chaque emplacement avait ses habitués qui venaient y passer l’après-midi. Puis, à la tombée de la nuit, les jeunes adultes venaient pour faire la fête de façon plus ou moins raisonnable. « C’était vraiment les belles années », dit-il en évoquant l’impressionnant achalandage de cette période.

 

Crédit photo : Jean-Gabriel Beauchemin

 

Un vent de fraîcheur

Désormais, la situation a quelque peu évolué. Les jeunes sont devenus la principale clientèle au sein des bars. Le gérant de la Voie Maltée à Jonquière et à Chicoutimi, Jérôme Desbiens Paris, explique que la clientèle cible de l’établissement était la tranche des plus de 25 ans auparavant. Depuis, ce sont les moins de 25 ans qui sont en écrasante majorité. Malheureusement, cette nouvelle clientèle ne vient pas seulement s’ajouter à l’ancienne, elle vient désormais la remplacer. Selon Jérôme Desbiens, « les jeunes font peur aux clients plus âgés […] y’a pu de bars à vieux », dit-il d’un ton neutre. Les bars à vieux faisant référence aux établissements avec un public cible de 30 ans ou plus.

 

Des hauts et des bas

Au niveau de l’achalandage, il n’y a pas de quoi se plaindre. « On a repris ce qu’on avait perdu pendant la pandémie », annonce Claude Proulx. Une thèse qui est tout à fait reflétée par son homologue saguenéen, même si l’achalandage est plus imprévisible de son côté. Une clientèle plus jeune présente également d’autres points positifs. Les jeunes d’aujourd’hui sont par exemple plus raisonnables qu’à l’époque. Il est plus rare qu’ils soient trop éméchés et les conducteurs désignés sont devenus plus populaires. Selon les deux patrons, ce comportement s’est répandu autant à Rimouski qu’au Saguenay Lac-Saint-Jean.

Cependant, tout n’est pas rose non plus. Bien que le revenu moyen d’une soirée ait retrouvé sa valeur habituelle de prépandémie, cette valeur n’a pas suivi l’inflation. Ce qui veut dire que les affaires ne sont pas au même niveau qu’auparavant. Désormais, le bar est vu davantage comme un lieu de rassemblement social entre amis que comme un endroit où faire la fête. Pour cette raison, les clients consomment moins, ce qui a fait baisser le prix de la facture moyenne. Cette raison permettrait en partie d’expliquer ce stagnement du revenu.

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