Interdiction du cellulaire en classe : la cyberdépendance affectée
La nouvelle loi interdisant les cellulaires en classe pourrait créer une certaine animosité entre les élèves et les enseignants, déplore une consultante et experte en cyberdépendance. « Si on veut entrer dans une guerre contre les élèves, c’est la meilleure manière », affirme-t-elle.
La coordonnatrice des services de prévention en dépendance et consultante pour Le Grand Chemin, Marie-Josée Michaud, croit qu’une adaptation serait plus appropriée que de bannir les appareils technologiques. « Il faut leur apprendre les bonnes habitudes numériques », précise-t-elle. L’hyperconnectivité, l’une des dimensions de la cyberdépendance selon la Santé publique, est celle qui sera la plus touchée par la nouvelle loi, selon la spécialiste. L’hyperconnectivité est décrite par la santé publique comme un usage intensif d’Internet et par l’Office québécois de la langue française comme une dépendance pouvant mener à une disparition des frontières entre la vie professionnelle et la vie privée.
Le phénomène d’hyperconnectivité observé en classe est présent dans toutes les sphères de la vie d’un élève qui en souffre. Le gouvernement a agi dans les écoles pour limiter les impacts de ce dernier. Toutefois, beaucoup de travail doit être fait à la maison selon la spécialiste. « Les parents ont une grande responsabilité là-dedans. Ce sont eux qui achètent le téléphone de l’année », explique-t-elle.
Des retombées sur la cyberdépendance
La nouvelle loi sur l’interdiction des cellulaires en classe annoncée récemment par le ministère de l’Éducation aura une incidence directe sur le problème de cyberdépendance que vivent les jeunes, selon Marie-Josée Michaud. Sur le terrain, les enseignants vivent déjà des problèmes avec l’utilisation inadéquate des cellulaires. « Leurs ”cells”, c’est quelque chose. C’est comme si on leur enlevait leurs yeux », témoigne une enseignante au secondaire de la région. Bien que l’experte en cyberdépendance ne pense pas que les impacts de ce règlement seront « révolutionnaires », elle croit toutefois que ça permettra de mieux déceler les cyberdépendants en raison des réactions des étudiants.
Cette nouvelle mesure permettra de confisquer les cellulaires aux jeunes sans réprimande des parents et avec plus de liberté selon l’enseignante interrogée. Cette situation faisait perdre beaucoup de temps précieux, selon elle.