Québec-France : l’association veut se réinventer

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Fondée il y a une trentaine d’années, l’Association Québec-France du Saguenay-Lac Saint-Jean est chapeautée par sept bénévoles. Photo : AQFf-SLSJ 

À l’aube de son 38e anniversaire, l’Association Québec-France du Saguenay-Lac-Saint-Jean cherche à se réinventer pour rajeunir son public cible tout en renforçant les liens franco-québécois. La nomination de Coralie Monneret comme consule honoraire, fait souffler un vent de renouveau sur cette initiative régionale qui s’efforce de moderniser ses activités.   

« Vive le Québec libre ! », telle est la célèbre phrase qu’a prononcée Charles de Gaulle lors de son déplacement à Montréal le 24 juillet 1967. Cette marque de soutien indéfectible à la cause indépendantiste, de celle qu’on appelle la mère patrie à sa compatriote francophone illustre ce rapprochement entre la France et le Québec qui perdure, plus d’un demi-siècle après.  

Il faut dire que le Québec a toujours occuper une place de choix dans le cœur des Français. La preuve en est, ils sont chaque année de plus en plus nombreux à partir s’installer pour diverses raisons de l’autre côté de l’Atlantique. Depuis 2005, le nombre de Français inscrits sur les registres consulaires du Québec a connu un bond de 85 %, passant de 45 890 à plus de 85 000 selon le consulat général de la France à Québec, faisant de la communauté française le premier groupe d’immigrants dans la province.  

Un enjeu encore d’actualité 

Coralie Monneret, consule honoraire de la France à Saguenay, qui a immigré il y a 10 ans pour poursuivre ses études à l’UQAC, incarne parfaitement ce parcours de vie. « Qui prend mari prend pays », se plaît-elle à dire. Mais, pour elle, les données des registres sont en réalité bien inférieures, par rapport au nombre de Français qui sont venus s’établir. Ils seraient entre 4 000 et 5 000 à s’être installés rien que dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean.  

Même si les Français sont bien accueillis, leur intégration reste un enjeu et se poursuit grâce aux initiatives locales comme l’Association Québec-France du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Fondée il y a maintenant une trentaine d’années, celle-ci a pour mission de « développer et maintenir une relation franco-québécoise directe et privilégiée », comme l’explique Pierre Forest, trésorier de l’association. 

Un groupe vieillissant et un public à rajeunir  

Les bénévoles œuvrent également afin de favoriser l’inclusion des nouveaux arrivants. « C’est un objectif que l’on a depuis des années et que l’on n’a pas réussi à réaliser pour diverses raisons, confie le doyen du conseil d’administration, Pierre Forest. Nous sommes un groupe vieillissant. Il y a un obstacle intergénérationnel intemporel. On se retrouve souvent entre nous : les têtes grises et les habitués de notre association. »  

L’objectif d’insuffler un nouvel élan à l’association en la redynamisant passe nécessairement par un changement de logistique afin de toucher un public plus vaste et plus jeune. « C’est long comme on dit de faire virer un paquebot dans une autre direction. On est un peu lié par nos habitudes, notre façon de faire et de refaire chaque mois, chaque année les mêmes activités », admet M. Forest.   

C’est de cette remise en question que dépend la viabilité de l’association. « C’est certainement pour cela que d’autres associations régionales du réseau sont pauvres pour ne pas dire décédées », confie le trésorier. 

Le 14 septembre dernier Coralie Monneret, consule honoraire de France au Saguenay-Lac Saint-Jean a été à la rencontre de l’Association Québec-France. Photo : AQFf-SLSJ

« On va y arriver ! » 

Avec la nomination en 2024 de la nouvelle consule honoraire de la France au Saguenay–Lac-Saint-Jean, Coralie Monneret, Pierre Forest a bon espoir que les choses changent. « C’est excellent cette nomination.  Cela nous fait du bien. On avait peu de contact avec sa prédécesseure pour ne pas dire pas du tout, alors que là on sent un intérêt pour travailler ensemble et dynamiser les relations France-Québec », se réjouit-il.  

Dans sa démarche, Coralie Monneret a notamment organisé le 28 septembre une journée franco-québécoise, avec au programme une chasse au trésor sur le thème de la découverte des régions françaises, mais également une démonstration de rugby, sport incontournable qui a su s’inscrire dans le patrimoine culturel français. Sans oublier un voyage gustatif autour des produits du terroir. « L’engouement a quand même été bon pour un premier événement. Tout au long de la journée, on a dû avoir une cinquantaine de personnes et au plus gros de la journée on était peut-être une centaine », explique-t-elle en dressant le bilan.  

Bien que n’ayant pris ses fonctions que récemment, Coralie Monneret est déjà très impliquée dans sa mission. Son objectif : représenter les Français et faire connaître les services proposés par le consulat. Elle tient également à soutenir les initiatives locales en leur apportant de nouvelles perspectives qui permettront, elle l’espère, d’assurer la pérennité de l’Association Québec-France de la région. « Il y a une volonté de leur part de faire vivre l’amitié franco-québécoise, de faire vivre les cultures de chacun des pays francophones. C’est une démarche honorable. C’est sûr que ce serait dommage de faire disparaître une association avec une belle mission comme celle-là. J’ai envie de les aider à faire perdurer cette association », conclut-elle.  

Même si cette collaboration n’en est qu’aux « balbutiements », et « qu’il est parfois compliqué de concilier cela avec nos occupations quotidiennes car c’est un à côté », Pierre Forest reste positif. « On va y arriver ! », déclare-t-il.  

Un calendrier qui doucement se remplit  

Le calendrier des événements organisés par l’antenne régionale de Québec-France pour cette année n’est pas encore figé. En plus de la Francofête, à l’occasion du mois de la francophonie et du tournoi de pétanque prévu pour le 14 juillet, jour de la fête nationale française, d’autres manifestations sont planifiées tout au long de l’année.

« En octobre ou en novembre, on aimerait bien faire inviter un intervenant de la communauté du Cégep de Jonquière avec l’arrivée massive d’étudiants internationaux », explique le doyen de l’association. Le traditionnel dîner de Noël se tiendra également cette année. L’association prévoit aussi une sortie à la cabane à sucre en mars ainsi qu’une autre activité en avril « Peut-être autour de la Journée de la femme ou de l’importance de l’équité dans le monde », annonce Pierre Forest.  

De son côté, Coralie Monneret souhaiterait organiser de nouvelles activités avec peut-être « un petit événement cet hiver », afin de continuer à faire vivre cette communauté.  

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