Un certain respect s’est installé entre allochtones et Autochtones

La conseillère à la vie étudiante au Cégep de Jonquière, Kate Bacon. (Crédit photo : Tristan Côté)
Du progrès notable a été fait dans les relations entre les allochtones et les Premiers Peuples dans les dernières années. Des membres de la communauté ilnue de Mashteuiatsh croient qu’un certain respect s’est installé dans la société à l’égard des Autochtones.
Tristan Côté
« C’est quand même des belles relations, estime l’ilnue Kate Bacon, qui est conseillère à la vie étudiante au Cégep de Jonquière. C’est sûr qu’il y a toujours certaines exceptions. Il y a encore du monde qui ont des préjugés et des stéréotypes envers nous, mais il y a beaucoup d’améliorations. »

Les membres des Premiers Peuples représentent 2,5 % de la population du Québec. (Crédit photo : Tristan Côté)
Le jeune membre de la communauté innue, Marco Gingras, admet que la population générale a une curiosité grandissante par rapport aux Premiers Peuples, qui comptent 200 000 membres au Québec. « J’ai travaillé longtemps dans un musée, dans ma réserve. Puis, les gens commencent à s’intéresser à la culture et veulent en apprendre davantage, affirme-t-il. Ils respectent ça et ont beaucoup d’admiration pour ça. »
Le natif de Mashteuiatsh pense que l’ensemble de la société est arrivé à un point important dans l’histoire des relations entre les deux groupes. « Je pense qu’avec les années, plus le temps avance, plus c’est là le moment où on peut enfin travailler ensemble et apprendre chacun de l’autre », explique-t-il.
L’école fait aussi partie des lieux d’apprentissage de cette culture. Selon une enquête réalisée auprès des Premiers Peuples en 2022, 72 % des parents d’enfants faisant partie des Premiers Peuples et qui vivent hors de la réserve ont déclaré en 2022 « être fortement d’accord » de voir l’école de leur enfant « soutenir la culture par l’enseignement ou des activités ».
Marco Gingras soutient cependant que l’histoire des Premiers Peuples n’est pas encore parfaitement enseignée dans les établissements scolaires. Il ajoute que l’éducation faite à ce sujet est trop centralisée sur les nations principales, notamment les Iroquois et les Algonquiens. La solution idéale à un meilleur enseignement serait de consulter les Premiers Peuples, selon lui.
Journée nationale de la vérité et de la réconciliation : un impact positif ?
Est-ce que l’inauguration de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation en 2021 a réellement changé les choses entre les allochtones et les Premiers Peuples ? D’après Kate Bacon, une légère amélioration a été observée, mais des événements récents laissent encore des séquelles entre les deux groupes aujourd’hui. « Le Principe de Joyce [vise à garantir aux gens des Premiers Peuples un droit d’accès équitable sans aucune discrimination à tous les services sociaux et de santé], ils [le gouvernement du Québec] ne veulent pas l’adopter, ils ne veulent pas le reconnaître. […] Ils sont encore dans la négation de la réalité. […] Un jour, on va devoir arrêter de débattre sur ça [la réalité des Premiers Peuples] », souligne-t-elle.
La membre de la communauté innue renchérit en affirmant que « d’autres partis politiques [fédéraux et provinciaux] feraient mieux sur ça [la notion du respect envers les Premiers Peuples] ». Elle croit que le Québec a également un énorme retard sur les autres provinces en ce qui a trait aux questions autochtones, ce qui ralentit les progrès relationnels.






