L’économie de la région devra se mesurer à Trump

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Le candidat républicain, Donald Trump, a remporté le vote populaire lors du scrutin du 5 novembre, une première en 20 ans pour son parti. Photo : Laurence Trahan

Alors que Trump signe une victoire historique, le Saguenay-Lac-Saint-Jean retient son souffle. Le renforcement des mesures protectionnistes américaines pourrait se répercuter sur l’économie de la région.

Laurence Trahan

Les Américains sont des partenaires commerciaux de premier plan pour le Québec. 73,6 % des exportations québécoises, tous secteurs confondus, se dirigent vers les États-Unis.

Si la nouvelle administration républicaine décide d’aller de l’avant avec une bonification des barrières tarifaires pour l’ensemble des importations en sol américain, les entreprises québécoises risquent de perdre en compétitivité, croit la conseillère stratégique chez SERDEX International, Marilyne Simard. « Il y a plusieurs centaines d’entreprises de la région qui exportent aux États-Unis. Si on augmente leur prix de 10 % dès qu’ils passent la frontière, ça devient difficile pour eux d’être compétitifs sur le marché américain. »

Bien que l’heure soit aux suppositions, les gouvernements devront assurément s’asseoir à la table de négociation. Il faudra faire reconnaître le Canada comme partenaire stratégique de l’économie américaine pour tenter de réduire les taxes imposées aux produits canadiens, plaide l’experte.

D’ici là, pour échapper aux mesures protectionnistes américaines, les organisations gagneraient à diversifier leur marché, estime la conseillère stratégique, mais la stabilité économique de la région pourrait en subir les aléas. « Si les entreprises vendent moins de produits, elles peuvent essayer de trouver d’autres marchés […] et à court terme ça peut réduire la production et mettre à risque certains emplois. »

Le président du Syndicat national des employés de l’aluminium d’Arvida (SNEAA), Donat Pearson, n’a pas encore tiré la sonnette d’alarme. « On va essayer de ne pas capoter tant et aussi longtemps qu’il n’y aura pas d’annonce de fait. » Celui qui représente plusieurs travailleuses et travailleurs de Rio Tinto remarque que l’enjeu n’est pas le même d’une entreprise à l’autre. « Une plus petite entreprise qui a peut-être les reins moins solides pourrait peut-être perdre des contrats. »

Donald Trump, qui entamera un deuxième mandat à la Maison-Blanche, devra patienter jusqu’au 20 janvier 2025 pour lancer ses nouvelles politiques. L’administration Biden et la nouvelle équipe républicaine disposent d’une période transitoire de 75 jours après le 5 novembre jusqu’à l’investiture officielle du nouveau gouvernement.

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