Les poissons comme passion
Étudiant en Sciences de la nature au Cégep de Chicoutimi, Charles-Antoine Gagnon est un passionné d’aquariophilie. En d’autres mots, le jeune homme de 18 ans se plait à s’occuper de poissons et de plantes aquatiques. Il possède deux aquariums qui contiennent ensemble environ une quarantaine de spécimens.
Prendre soin de ses poissons entre dans la routine matinale de Charles-Antoine. En premier, il vérifie qu’ils sont bien en vie. «Quand un poisson meurt, il se décompose et produit de l’ammoniac, ce qui va intoxiquer tous les autres et les faire mourir», explique-t-il. Ensuite, le jeune homme va les nourrir, mais pas trop, puisque les restants de nourriture polluent l’eau. Il se préoccupe de la santé de ses petits animaux de compagnie. «Il faut qu’ils mangent tous à leur faim», raconte-t-il. Pour lui, c’est comme une collection. «Maintenant, je fais aussi des décors d’aquarium. Ça s’appelle le biotope», ajoute le passionné.
Sa passion se transporte même au travail. L’étudiant est un employé de l’Animalerie Jonas où il s’applique à répondre et à conseiller les clients en matière d’aquarium.
Un attachement pas comme les autres
Lorsque l’un de ses poissons meurt, Charles-Antoine ressent un pincement au cœur, mais c’est surtout en raison de l’investissement que cela représente. «C’est plus triste parce qu’on connait leur prix. Un poisson à 100 $, c’est tannant quand il meurt», estime l’étudiant. Il accorde tout de même une valeur sentimentale aux petits animaux aquatiques qu’il possède depuis un certain temps. «Mon poisson préféré, c’est mon bêta, Popcorn. Ça fait deux ans que je l’ai et, veut, veut pas, je suis attaché à lui», confie-t-il.
La responsable d’équipe à l’Animalerie Jonas, Mado Girard, aussi passionnée d’aquariophilie, ressent également cet attachement, mais pas pour les mêmes raisons. «En étant végétarienne, je n’ai pas la même façon de penser. Je crois que tout animal a le droit de vivre. Donc, quand un de mes poissons meurt, je ressens comme un découragement, déclare-t-elle. Je suis le genre de personne qui va préférer sortir une coccinelle de sa maison au lieu de la tuer».
Des poissons pour tout le monde
Certaines personnes préfèrent les poissons aux animaux plus classiques comme les chiens et les chats pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’ils sont hypoallergènes. Selon un sondage de Statistiques Canada réalisé en 2017, 28,5 % des Canadiens de 12 ans et plus ont déclaré être allergiques à certains animaux. Les poissons constituent une bonne alternative pour ces gens.
Les personnes qui achètent des poissons sont souvent une clientèle bien spécifique. «Ce sont des passionnés», indique Mado Girard.
Le peu de place qu’ils requièrent est aussi un incitatif pour les personnes qui ne possèdent pas beaucoup d’espace. «Les gens en appartement viennent souvent à l’animalerie pour des poissons. Ils ne prennent pas beaucoup de place et sont souvent permis, contrairement aux chiens et aux chats», précise Charles-Antoine Gagnon.
Mme Girard ajoute que certaines personnes choisissent les poissons en raison du peu d’énergie qu’ils demandent. «Ça demande moins d’attention qu’un chien ou un chat. Si tu pars une fin de semaine, ce n’est pas grave, explique-t-elle. C’est aussi plus économique en nourriture».
Un meilleur habitat
L’Animalerie Jonas rénove présentement ses installations d’aquarium. «Le département était rendu désuet, les infrastructures n’étaient plus à jour et plus assez solides. C’est aussi pour améliorer la qualité de vie des poissons», explique Charles-Antoine Gagnon. Mieux répondre à la demande est aussi l’un des objectifs de ces rénovations. Selon Mado Girard, les poissons constituent environ 60 % des ventes d’animaux à l’Animalerie Jonas.
Le prix d’un poisson est variable dépendamment de sa rareté et de ses couleurs. À l’Animalerie Jonas, le poisson le plus dispendieux est un Chirurgien bleu, une race connut notamment grâce au personnage de Doris dans le film Trouver Nemo. «Il vaut 300 $, c’est notre mascotte», assure Charles-Antoine Gagnon.
Se démarrer un aquarium n’est pas tâche simple. Pour posséder des poissons d’eau douce, il faut au préalable traiter cette dernière pendant environ un mois et demi tandis que pour des petites bêtes d’eau salée, il faut la traiter durant trois mois. «Il faut recréer l’habitat naturel du poisson, il faut un écosystème stable, précise l’étudiant en Sciences de la nature. C’est facile, mais il faut de la patience».