Organismes communautaires: coup de sifflet pour se faire entendre

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Sylvain Bergeron et plusieurs manifestant ont fait du bruit pour se faire entendre lundi à la place du citoyen. Photo: Félix Côté

Les organismes communautaires de la région se sont réunis lundi après-midi à la Place du citoyen de Saguenay pour être entendus par le gouvernement du Québec. Ils revendiquent un plan d’action basé sur le financement, l’autonomie et la justice sociale. Le « Coup de sifflet » est une des étapes qui ont pour but de réclamer leur part du gâteau en vue du budget provincial de 2022 qui sera annoncé en novembre.

Le Comité Mobilisation Saguenay-Lac-Saint-Jean de la campagne Engagez-vous pour le communautaire a alarmé la population en conférence de presse en raison des inégalités sociales accentuées et du filet social fragilisé par la pandémie.

« Il est urgent que le gouvernement mette en place une série d’actions structurantes pour réaliser la justice sociale notamment par un investissement majeur dans les organismes communautaires, les services publics et les programmes sociaux », a déclaré le leader de la campagne Engagez-vous et coordonateur du Lieu d’action et des services travaillant dans l’unité avec les sans emplois, (L.A.S.T.U.C.E), Sylvain Bergeron.

L.A.S.T.U.C.E aurait besoin de 225 000$ pour concrétiser ses projets mais en reçoit qu’un peu plus de la moitié. Photo: Félix Côté

Dans le cadre de la Journée nationale de la reconnaissance de l’action communautaire autonome, les manifestants ont préparé une facture du prix réel des services offerts par les organismes si ceux-ci chargeaient le prix à l’acte. Pour L.A.S.T.U.C.E) une facture de 225 000 $ sera envoyée au ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet. Dans la dernière année c’est un peu plus de la moitié de ce montant qui a été octroyé à l’organisme.

 

« Au Québec, les organismes ont besoin de 460 M$ de plus que ce qu’on a présentement. Le financement qu’on reçoit sert seulement à payer nos salaires en tant qu’intervenant, il ne nous permet pas de mener à bien ni concrétiser des projets», dénonce Sylvain Bergeron.

 

20 ans après l’adoption de la Politique de reconnaissance des actions communautaires le gouvernement ne garantie pas encore leur autonomie. Photo : Félix Côté

En 2002 après l’adoption de la Politique de reconnaissance de l’action communautaire, le gouvernement garantissait une autonomie envers ces organismes à but non lucratif. Selon la directrice générale de la Corporation de développement communautaire du ROC, Georgette Pelletier, cette autonomie est menacée. « On ne veut plus que le gouvernement nous finance par projet, on veut que les fonds soient distribués et qu’il nous laisse faire un seul bilan par année. »

Selon la gestionnaire de la Maison de l’espoir, Isabelle Normandeau, le fonctionnement actuel ne fait aucun sens. « Ce n’est pas normal qu’on consacre plus notre temps à faire des bilans financiers pour chaque projet que pour faire ce pourquoi nous nous engageons pour notre communauté. On veut être présents pour les gens et apporter notre total soutien. Avec la pandémie c’est devenu encore plus important! C’est malheureux qu’après toutes ces années on soit là à se battre, qu’on soit là à essayer de se faire reconnaître et de se faire entendre. »

Parmi les différents moyens de se faire entendre, le Regroupement des organismes communautaires (ROC) a prévu d’autres actions « Coup de sifflet » d’ici l’annonce de CAQ pour le budget de 2022.

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