Le bâillement, un signe d’empathie

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Près de la moitié de la population est incapable de résister aux bâillements contagieux. (Photo : Alexya Morin)

Vous n’y échappez pas. Dès l’instant où quelqu’un dans la même pièce que vous bâille, vous bâillez aussi. Manifestation de l’ennui et de la fatigue, le bâillement est plutôt un comportement que l’être humain reproduit par empathie pour les autres. 

La raison qui incite la majorité des gens à imiter, malgré eux, un individu qui bâille est la capacité à partager les émotions avec autrui. « Plus on est proche de la personne, plus on est empathique à son égard, soutient le neurologue et professeur titulaire en sciences de la santé à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), Louis Richer. Il y a davantage de chances qu’on reproduise son comportement. » 

Une étude réalisée par l’Université du Connecticut a conclu que les individus atteints d’autisme ne sont pas sensibles aux bâillements contagieux, alors que près de la moitié de la population est incapable d’y résister. En fait, leur sensibilité est proportionnelle à la sévérité de leur trouble. Selon les chercheurs, les personnes autistes laissent échapper des indices subtils qui les relient émotionnellement à autrui. Une preuve que les bâillements se transmettent d’un individu à l’autre grâce à l’empathie. 

L’utilité 

« On pensait que le bâillement servait à oxygéner le cerveau. Cependant, au fil du temps on a compris que c’était lié à un changement de comportement », explique le Dr Richer. Une personne bâille non seulement, parce qu’elle est fatiguée, mais également lorsqu’elle se réveille, s’ennuie ou s’étire.     

Le bâillement est une contraction de plusieurs muscules, incluant ceux du cou, de la mâchoire et du diaphragme, suivie d’une expiration. Pendant le processus, le cerveau sécrète de l’endorphine, l’hormone du bien-être, ce qui permet au corps de se détendre tout en renforçant la concentration.  

Les animaux 

D’ailleurs, les humains ne sont pas les seuls à bâiller pour stimuler leur vigilance, tous les animaux qui possèdent une colonne vertébrale le font, à l’exception des girafes en raison de leur cycle de sommeil saccadé et irrégulier. Même si pratiquement tous les vertébrés bâillent, il n’y a que trois espèces, pour lesquelles l’empathie peut être la cause de cette réaction, l’humain, le chien et les primates, comme le singe. 

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