Les SARM : illégaux, mais accessibles
De plus en plus d’adeptes de gym se tournent vers les modulateurs sélectifs du récepteur des androgènes (SARM) pour améliorer leurs performances. Faciles d’accès et abordables, ils promettent des résultats rapides. Mais peu savent que leur vente est illégale.
Faisant partie de la famille des stéroïdes anabolisants, les SARM visent à augmenter l’apport de testostérone dans le corps. Ils ont été commercialisés dans les pharmacies afin de traiter les problèmes de santé chez l’être humain, mais il est illégal d’en faire la vente pour d’autres utilisations. C’est pourquoi plusieurs en font le trafic, mais ne sont pas conscients du danger qu’ils représentent pour la santé.
« Tu achètes ça directement sur Internet ou par des gens dans la rue. Ce n’est aucunement fiable, n’importe qui peut acheter ça, à n’importe quel âge. La plupart sont conçus dans des sous-sols miteux et directement vendus sur le marché noir. Rendu là, tu ne sais même plus ce qu’il y a là-dedans. Eux, ils s’en foutent de ta santé », mentionne un préparateur physique à Saguenay qui a souhaité demeurer anonyme. Il est lui-même consommateur de stéroïdes depuis 10 ans.
Pas sur les tablettes
La Pige a effectué une tournée des commerces de suppléments à Saguenay et a pu constater qu’il n’y a aucune trace de SARM. C’est pourquoi le trafic illégal de SARM pourrait être plus répandu en région. « À Montréal, il y a plusieurs succursales qui s’essayent. Mais en région c’est impossible, tout le monde se connaît, les policiers le sauraient trop rapidement, ça ne serait même pas avantageux. Alors, les vendeurs sont un peu partout dans les rues », exprime un entraîneur de Chicoutimi, Martin Bergeron.
Alors que les autres stéroïdes anabolisants se prennent seulement par intraveineuse et sont loin d’être abordables, les SARM sont plus alléchants pour les jeunes. Également, le manque de documentation les pousse à se tourner vers ce produit. « Ça fait bien moins peur que les stéroïdes, je n’ai pas besoin de me piquer. En plus, il y a beaucoup moins d’études sur les effets secondaires des SARM. Je ne sais même pas comment ça peut m’affecter plus tard, donc je ne peux pas avoir peur », précise un jeune consommateur de Jonquière qui ne tient pas à être identifié.
Selon Martin Bergeron, les réseaux sociaux en 2023 pourraient expliquer le dopage chez les jeunes dans le monde de l’entraînement. « Ils veulent tous être en shape, ils voient des Tiktok avec des corps parfaits, ils veulent être pareils. Le problème, c’est qu’ils veulent tout avoir tout de suite. Généralement, on prend 3 à 5 livres de masse musculaire par année, alors ils se tournent vers la solution plus rapide », exprime-t-il.