Vivre avec un TDAH

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Megann Simard réussit à effectuer toutes les tâches nécessaires pour entretenir sa demeure. (Photo : Sara-Léa Bouchard)

 

Cinquième de sa famille à recevoir un diagnostic du trouble du déficit de l’attention, Megann Simard doit s’adapter à son nouveau quotidien depuis maintenant 7 ans.

 « Ça m’arrive souvent d’oublier des affaires, de serrer quelque chose pas à la bonne place, explique l’étudiante à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Je vais chercher un truc que j’ai dans les mains et que je n’aurai pas rangé à la bonne place, alors c’est un bon défi ».

« Ça me demande plus de défis, ça me demande d’avoir des outils pour m’adapter, surtout à l’université. »

Elle vit toutefois sans l’hyperactivité, alors que sa famille est lourdement affectée par cet aspect du trouble.

« Ma famille a ri en disant que ça expliquait bien des choses », s’exclame Megann en rigolant.

La prise de médication

« Ma médication est quand même forte, et moi je pratique le volleyball, donc ça me coupe beaucoup l’appétit. En tant qu’athlète qui s’entraine beaucoup, ça ne fait comme pas un bon mélange », raconte Megann Simard.

« Ma médication est quand même forte, et moi je pratique le volleyball, donc ça me coupe beaucoup l’appétit. En tant qu’athlète qui s’entraine beaucoup, ça ne fait comme pas un bon mélange. »

Selon une étude de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), sortie en octobre 2022, la hausse de prescriptions de médicaments pour le TDAH s’élève à 14,4% pour la région du Saguenay Lac-Saint-Jean.

En plus d’atteindre l’un des taux les plus élevés, le rapport stipule qu’entre 2019 et 2020, 6,3% des adultes âgés de 18 à 24 ans ont eu une prescription de médicaments pour ce trouble.

Les faux diagnostics

 Bien que le cas de Megann Simard soit bel et bien une situation de TDA, de nombreux faux diagnostics ont été émis au Québec, d’après l’association Saguenéenne Panda.

« Ce qu’on entend par faux diagnostic de TDAH, c’est vraiment un diagnostic qui a été posé, alors qu’on n’a pas écarté toutes les autres possibilités. C’est le premier choix de diagnostic qu’on donne à quelqu’un », démontre une intervenante de Panda Saguenay, Cynthia St-Louis.

Dominique Simard et Cynthia St-Louis sont toutes les deux formées afin de venir en aide aux personnes atteintes d’un TDAH. (Photo Sara-Léa Bouchard)

 

Le regroupement vise à mettre sur pied des services afin de favoriser la réussite scolaire et sociale des personnes atteintes de TDAH.

Tout comme l’étudiante-athlète, Panda explique que la majorité des diagnostics sont effectués par des médecins de famille, alors qu’ils devraient être faits par des neuropsychologues.

« C’est vraiment un test avec un neuropsychologue.  Il y a des psychiatres aussi qui le font. C’est sûr que ce sont des tests qui sont un peu plus poussés, développe la directrice de l’association Panda Saguenay, Dominique Simard. Les médecins de famille entre autres ne font pas ces tests-là ».

« C’est vraiment un test avec un neuropsychologue.  Il y a des psychiatres aussi qui le font. C’est sûr que ce sont des tests qui sont un peu plus poussés. Les médecins de famille entre autres ne font pas ces tests-là ».

La vie après le diagnostic

Six mois séparent le début de la prise de sa médication et le moment où les médecins ont trouvé la molécule qui convenait vraiment à Megann Simard. Elle a maintenant une meilleure qualité de vie et a pu s’adapter à son TDA.

« Je commence à me connaitre aussi après sept ans. Je sais qu’un cours de trois heures, je ne peux pas être concentrée pendant les trois heures. Des fois, c’est plus de travaux en dehors des heures de cours parce que je n’ai pas assimilé la matière », commente la jeune femme.

Selon Dominique Simard, ce n’est pas toutes les personnes ayant ce trouble qui s’adaptent aussi facilement. Certains individus sont souvent ébranlés par cette nouvelle réalité.

« L’impact est beaucoup plus grand, beaucoup plus profond. Les personnes qu’on accueille ici ont souvent, même dans la majorité des cas, des difficultés au niveau de leur estime d’eux-mêmes, déchiffre Dominique Simard. Ils se sont toujours fait dire qu’ils ne rentraient pas dans le moule, mais il faut leur dire que c’est valide, un triangle ! Un triangle, ça ne rentre pas dans un rond, mais c’est extraordinaire un triangle. »

  • Avec Camille Houle
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