Fermeture des entrepôts Amazon : un élan pour le syndicalisme dans la région

83
0
Share:
Amazon a décidé d’arrêter ses activités sur le sol québécois mais le site marchand reste disponible pour les habitants de la province. Photo : Louis THUET

Amazon a décidé d’arrêter ses activités sur le sol québécois mais le site marchand reste disponible pour les habitants de la province. Photo : Louis THUET

L’annonce de l’arrêt définitif des activités d’Amazon au Québec pourrait entraîner des répercussions jusque dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean avec, entre autres, un regain du mouvement syndical.

À Saguenay, la fermeture des sept entrepôts québécois d’Amazon, représentant une perte d’emploi pour 1700 travailleurs, a fait bondir les syndicats.

Pour la présidente régionale de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) au Saguenay-Lac-Saint-Jean, Manon Tremblay, le refus d’Amazon de voir ses employés se syndiquer va sûrement créer un élan d’optimisme envers le syndicalisme : « Dans cet entrepôt à Laval, il y avait un climat de terreur {…} Cette décision, je dis que ça va ouvrir les portes du syndicalisme. »

Pour beaucoup d’observateurs, cette décision survient à la suite de la volonté de syndicalisation des employés de l’entrepôt de Laval. Selon le professeur de sociologie à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) Ahmed Soussi, « tout indique que cette fermeture a pour raison principale cette volonté de syndicalisme. »

La région a d’ailleurs connu un cas similaire en 2005 lorsque le Walmart de Jonquière avait fermé ses portes après, là aussi, une volonté de syndicalisation de ses employés. Portée en justice, cette affaire avait entaché l’image de Walmart partout au Québec. « Depuis, mes amis et moi, on est des anti Walmart ! », commente Manon Tremblay.

Pour le conseiller régional de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) au Saguenay-Lac-Saint-Jean, Marc Maltais, on vit un « changement d’époque ». Lui aussi pense que cet épisode Amazon risque de créer un élan syndicaliste au Québec.

Selon lui, cet événement ne doit pas rester sans conséquences. « Chacun a son avis, mais en ce qui me concerne, ça passe très mal {…} Maintenant, je dis qu’il faut revenir à l’achat local, on aura de meilleures retombées pour les travailleurs et les consommateurs, surtout dans notre région », assure-t-il.

Ahmed Soussi partage ce constat : « Amazon est un monstre géant alimenté par les consommateurs. Les répercussions du départ d’Amazon sont désormais entre les mains des clients. »

 

Intelcom

D’autre part, malgré sa décision d’arrêter son activité sur le sol québécois, l’entreprise continuera d’exporter ses produits, notamment depuis les autres provinces du Canada. L’entreprise Intelcom, qui s’occupait déjà de distribuer les colis Amazon au Saguenay-Lac-Saint-Jean, semble bien partie pour rester le distributeur privilégié du géant américain au Québec.

Intelcom a annoncé dans un communiqué de presse qu’elle allait « continuer de contribuer avec Amazon pour équilibrer leurs besoins de livraison au Québec ».

 

Share:
Avatar photo