La femme en journalisme : « La place est toute là, il suffit juste de la prendre. »

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La journaliste et animatrice, Céline Galipeau, était de passage dans les locaux de l’École supérieure en Art et technologie des médias le 7 février dernier. Elle a échangé avec les étudiants sur différents enjeux du milieu dans le but d’offrir une nouvelle perspective à la relève.

Face à la crise des médias et à la menace de l’intelligence artificielle, de nombreux étudiants se demandent quel sera leur avenir dans ce domaine. La chef d’antenne les a rassurés à ce propos.

« On a beaucoup entendu que “ c’était fini le journalisme. Maintenant, il y a un journalisme citoyen. On a plus besoin de journalistes de carrière, de formation. ” Je dirais que c’est le contraire. On a plus besoin que jamais de journalistes et de professionnels de l’information. »

Cet élan d’espoir en a fait sourire plus d’un dans la salle.

Le journalisme, tel qu’il était connu à une certaine époque, n’est plus perçu de la même manière en 2025. « Je pense que le journalisme a un peu évolué, livre la journaliste d’expérience. Quand j’ai commencé, il fallait être froid, garder une distance, etcétéra. Aujourd’hui, en journalisme, on laisse un peu plus libre cours à nos émotions. »

Céline Galipeau est la première femme chef d’antenne au bulletin de nouvelles de fin de soirée de la télévision de Radio-Canada. Photo: Amélie Harvey

 

La place de la femme en journalisme 

Céline Galipeau a amorcé sa carrière, en 1984, à Radio-Canada. À ses débuts, le monde de l’information était reconnu pour sa structure patriarcale, où l’homme avait beaucoup plus de temps que la femme à l’antenne. Étant à la barre du Téléjournal de 22 heures depuis plus de 20 ans, un grand nombre de jeunes filles ont grandi en l’écoutant.

En 2001, l’Association internationale des journalistes a constaté que 28% des postes dans la presse écrite et 37% des postes à la télévision étaient occupés par des femmes. Un an plus tard, en 2002, une étude de l’Association canadienne des journaux indiquait que 8% des rédacteurs en chef étaient des femmes.

Deux décennies plus tard, on atteint pratiquement l’égalité, c’est-à-dire que le milieu du journalisme offre une représentation paritaire des femmes et des hommes. Selon les données les plus récentes du gouvernement du Québec, 49,8% des journalistes dans la province sont des femmes contre 50,2% des hommes.

« Je pense que la place est toute là, il suffit juste de la prendre », s’exclame Céline Galipeau en donnant des exemples de journalistes bien établies comme les correspondantes à l’étranger de la Société d’État, Azeb Wolde-Giorghis (Washington), Marie-Eve Bédard (Paris), Tamara Alteresco (Europe de l’Est) ainsi que la directrice générale à la Télévision, Sophie Morasse.

De nombreux défis et préjugés sont encore bien présents. Il faudra un certain temps avant que les femmes n’accèdent à un statut égalitaire avec les hommes dans le monde de l’information. Toutefois, des progrès significatifs ont été réalisés dans les dernières années, selon Céline Galipeau.

« Je crois qu’il faut que les femmes lèvent la main. Il faut qu’elles poussent pour faire ce qu’elles ont envie de faire et qu’elles ne craignent pas de l’exprimer. Il faut penser que tout est possible et que tout peut se faire. »

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